Huit jours après le viol à caractère antisémite d'une fille de 12 ans à Courbevoie, suscitant une vive émotion à travers le pays, plus de mille personnes ont manifesté dimanche la ville des Hauts-de-Seine "contre la haine des juifs".
"Non à la haine des juifs !" : clamaient plusieurs pancartes aux couleurs du drapeau français, brandies par des manifestants.
Entre 1 200 et 1 500 personnes ont répondu à l'appel de ce troisième rassemblement après les faits, selon l'un des organisateurs, Frank Tapiro, publicitaire et proche de l'opposition municipale.
Plusieurs personnalités ont pris la parole dans la matinée, notamment la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet, devant la foule massée sur l'esplanade du centre événementiel de cette ville située au nord-ouest de Paris.
"Le message de ce rassemblement, (c'est que) la République entière doit se lever contre la haine des juifs", a déclaré M. Tapiro.
"Quand les juifs sont attaqués, c'est la République toute entière qui est attaquée", a-t-il poursuivi, traçant un parallèle entre les sévices dénoncés par la jeune fille de 12 ans et les "méthodologies du Hamas".
"Frappée parce que juive"
Peu avant le rassemblement, Emmanuel Macron a publié un message sur X dans lequel il mentionnait le rassemblement et disait "(penser) à cette enfant agressée, frappée parce que juive, violée par d'autres enfants".
"Éduquons, ne cédons rien, punissons", a poursuivi le chef de l'État avant de déclarer que "l'antisémitisme, le racisme et toutes les haines abîment chacun de nous".
Les faits sordides dénoncés par la victime ont remis l'antisémitisme au centre de la campagne des législatives.
En cette matinée de marche contre l’antisémitisme à Courbevoie, je pense à cette enfant agressée, frappée parce que juive, violée par d’autres enfants.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 23, 2024
Éduquons, ne cédons rien, punissons.
L’antisémitisme, le racisme et toutes les haines abîment chacun de nous.
La campagne électorale dans tous les esprits
Député Les Républicains (LR) sortant de la 3e circonscription des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin était également présent. "Je suis ici pour dire à tous les juifs de France qu'ils ne sont pas seuls", a déclaré le candidat.
Il a également fustigé "une gauche dont il faut avoir honte" en raison de son "antisémitisme réel", en référence aux accusations d'antisémitisme régulièrement adressées notamment au chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Ce dernier avait évoqué un antisémitisme "résiduel en France" dans un billet de blog début juin.
M. Juvin a ensuite jugé que l'antisémitisme était "peut-être une histoire (...) ancienne" côté Rassemblement national, parti en quête de dédiabolisation qui a multiplié les appels du pied à la communauté juive depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.
Interrogées par l'AFP fin mai au sujet du parti d'extrême-droite, les institutions juives avaient elles fustigé "un parti populiste".