Un rassemblement silencieux est organisé depuis 11 heures ce vendredi devant l'hôtel de ville de Courbevoie en soutien à la jeune fille victime de viol et de violences à caractère antisémite par trois mineurs.
"C'était mon devoir en tant que Français et en tant que juif de venir soutenir cette jeune fille qui a été victime d'un viol antisémite. À Courbevoie on n'a pas l'habitude de ça, toute la communauté est traumatisée. On se sent de plus en plus en insécurité", confie Xavier, un habitant de Courbevoie, au micro de France 3 Paris Île-de-France.
À l'appel du maire (LR) Jacques Kossowski, un rassemblement silencieux s'est tenu dès 11 heures ce vendredi devant l'hôtel de ville en soutien à la jeune de 12 ans, victime d'un viol antisémite.
Comme Xavier, d'autres habitants sont venus manifester leur émotion et leur incompréhension. Pour cet autre Courbevoisien, la lutte contre l'antisémitisme doit être prise à bras-le-corps : "Il faut que [la lutte contre l'antisémitisme] soit dans toutes les mairies de France un combat quotidien et non pas ponctuel par rapport à une situation X. C'est un fléau national. Comme le cancer, il faut le soigner et l'éradiquer."
🔴 "Ce n'est pas seulement la condition des juifs qui est menacée, c'est notre modèle de société et la capacité à ce que chacun puisse vivre sereinement." déclare le président du CRIF, Yonathan Arfi, en marge du rassemblement organisé à Courbevoie après le viol d'une jeune fille… pic.twitter.com/xpN5b85Ffh
— franceinfo (@franceinfo) June 21, 2024
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a également participé à ce rassemblement. "Ce qui est menacé ce n'est pas uniquement la condition des juifs dans notre société. C'est notre modèle de société, c'est la capacité à ce que chacun puisse vivre sereinement. Aujourd'hui, beaucoup de juifs se posent la question de leur capacité à vivre leur avenir dans ce pays", a-t-il déclaré à France Info.
Des actes antisémites en hausse de 300%
"Ayons toujours à l'esprit que cette jeune fille, qui a subi le pire et qui a néanmoins trouvé le courage immense d'en parler rapidement, a aussi le droit de ne pas subir la pression de toute une ville voire de tout un pays. Le droit à un peu de calme pour entamer la réparation de cette vie brisée", a déclaré le maire Jacques Kossowski lors du dernier conseil municipal. Aujourd'hui, il appelle au "calme" et à la "retenue".
Après les faits dénoncés par la jeune fille, deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen et écroués mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite.
Un troisième suspect, âgé de 12 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions visées par l'enquête.
Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, avec "366 faits antisémites" recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.