Pour gagner du terrain, l'agriculture urbaine se construit à la verticale sur des toits-terrasses. A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le département immobilier d'une grande banque française en profite pour concilier art du potager, convivialité et élargissement de leur offre.
Pause cueillette. Yann Bonnet et Antoine Giraud sont analystes dans un établissement financiers, mais aussi amateurs de bons légumes. Pour quatre euros par mois, et comme une centaine de leurs collègues, ils se sont abonnés à une parcelle de potager située sur le toit de la banque qui les emploie à Issy-les-Moulineaux.
« On fait une récolte, on la descend au bureau et puis on se la partage », souligne Antoine. Selon les goûts de chacun, puisque le long des tuteurs on peut trouver les légumes habitués de l’assiette, des herbes aromatiques, mais aussi quelques curiosités comme la plante à huître, dont les feuilles dégagent une forte saveur iodée.
Nature retrouvée
Toujours en recherche d’espace, l’agriculture urbaine se construit désormais à la verticale. Chaque parcelle de 3m2 accueille 71 plants savamment associés pour se fortifier les uns les autres. Des entreprises en profitent pour développer ces nouveaux espaces verts. Sur la terrasse, déserte il y a cinq mois, 650m2 de cultures sans produits phytosanitaires abritent une biodiversité toujours plus présente.
« Ce qu’il faut, souligne Jean-Patrick Scheepers, fondateur du potager urbain, c’est rendre des services écosystémiques à la ville : la rendre plus verte, plus durable, plus belle, plus agréable, plus esthétique… Et reconnecter le citoyen à la fonction nourricière de la nature. »
Double emploi
Côté entreprise, le potager fait office de laboratoire. Le département immobilier de la banque compte proposer le concept à ses clients propriétaires d'immeubles. « C’est pas un effet de mode ou un effet bling-bling, affirme Catherine Papillon, directrice développement durable à BNP Parisbas Estate. C’est une vraie conviction que l’on a : intégrer la nature en ville, ça apporte beaucoup de bienfaits à la nature mais aussi aux humains. Notre volonté était aussi d’apporter du bien-être et de la convivialité pour nos collaborateurs mais aussi pour nos clients qui visitent le site. »
L’agriculture à la verticale en milieu urbain est encore une innovation récente. Seuls quelques toits parisiens sont plantés selon ce principe à l’heure actuelle. Une trentaine de projets pourraient fleurir d'ici 2021.