Les Toulousains, même réduit à 14, se sont imposés face au Racing 92 (22 à 21) et les ont éliminé du dernier carré de la Coupe d'Europe ce dimanche 31 mars.
Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour la France, car son seul club survivant devra se rendre fin avril à Dublin affronter le Leinster, tenant du titre, pour tenter d'obtenir une place en finale. Alors que le Racing 92, mieux classé à l'issue de la phase de poules, aurait reçu les Irlandais à La Défense.
Le Leinster, dernier adversaire en date à avoir battu le flamboyant leader du Top 14. C'était en janvier à Dublin et l'équipe de Romain Ntamack n'avait pas existé (29-13).
Mais Toulouse est irrésistible depuis et le Racing, deux fois finaliste ces trois dernières saisons (2016, 2018), en a fait les frais. Le club le plus titré de France est en train de retrouver sa splendeur, avec une première participation aux demi-finales depuis 2011 ... à Dublin, déjà, face au Leinster.
Dont le staff était présent à Nanterre pour admirer les exploits toulousains. Comme beaucoup, ils ont cru que le Racing, en supériorité numérique depuis la 23e minute et l'exclusion de l'ouvreur Zack Holmes pour un plaquage à la gorge de Juan Imhoff, allait passer en fin de match, à force de ralentir le jeu et d'imposer son rythme.
Deux balles de match
Mais le club des Hauts-de-Seine a laissé passer deux balles de match. Sur la première, Camille Chat ramène les Ciel et Blanc à un point mais Maxime Machenaud rate la transformation (74e, 21-22).Ce sera le score final, malgré l'essai inscrit par Leone Nakarawa après une touche perdue par Toulouse dans ses 5 m (78e). Essai finalement refusé: le sauteur fidjien avait touché le bras de son vis-à-vis Richie Arnold en l'air.
Dénouement incroyable pour un match qui a tenu toutes ses promesses. Même si les Toulousains, qui n'ont plus eu le ballon après la pause, se sont mis à commettre des fautes, ce qui a permis à Machenaud de scorer sur deux pénalités (13-19 49e, 16-19 55e).
Jusqu'à ce que Sofiane Guitoune, auteur d'une partition fantastique, annihile une occasion chaude pour le Racing par une interception (67e). A la clé, un carton jaune infligé à Juan Imhoff, fautif dans le ruck, et la pénalité de la gagne pour Thomas Ramos (68e).
Bijou toulousain
Les trois-quarts toulousains ont apporté leur lot - devenu habituel d'exploits - dans le premier acte pour prendre une avance tout juste suffisante.Le premier tournant du match intervient à la 35e lorsque les avants du Racing, dominants, ont franchi la ligne mais n'obtiennent pas l'essai faute de preuve. Sur la mêlée suivante, les trois-quarts toulousains s'emparent du ballon et remontent tout le terrain, forçant Virimi Vakatawa à concéder une mêlée à 5 mètres.
Deux minutes plus tard, Antoine Dupont, replacé à l'ouverture après le carton de Holmes, inscrit son second essai du match en échappant à Finn Russell et Leone Nakarawa (10-19, 36e).
L'équipe de Romain Ntamack a pris l'avantage dès la 7e minute sur un premier essai de Dupont, servi sur une remise intérieure de Maxime Médard (0-7), et l'a repris à la demi-heure de jeu sur un petit bijou conclu par le même Médard (10-12): double sautée très risquée de Ntamack pour Lucas Tauzin, chistera du jeune ailier pour Guitoune qui slalome dans la défense et trouve Médard.
Le Racing est resté dans le match grâce à son ouvreur Russell, venu opportunément intercepter une passe de Holmes pour Ntamack et qui a servi au pied Teddy Thomas pour la conclusion (10-7, 19e). Mais le scénario de la finale du Top 14 2016, qu'il avait remporté en infériorité numérique face à Toulon, s'est joué cette fois en sa défaveur.