Une cinquantaine de salariés de Cyclocity, filiale de JCDecaux en charge des Vélib', se sont introduits de force jeudi matin dans la mairie de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) pour protester contre les conditions d'emploi que leur propose Smovengo, le repreneur du système de vélo en partage.
Ils voulaient interpeller le maire Patrick Ollier (LR), également président de la métropole du Grand Paris, en marge d'une présentation du nouveau Vélib' dans la commune.
Les 267 salariés Vélib' se sont vu proposer de poursuivre leur activité chez le nouveau détenteur du marché, Smovengo, mais avec un salaire inférieur de "300 euros" par rapport à ce qu'ils touchaient avant chez JCDecaux, a assuré Fouad Lastate, délégué syndical CGT chez Cyclocity.
Patrick Ollier, venu à la rencontre des manifestants et membre du syndicat mixte Vélib', a participé au processus qui a conduit à donner le marché à Smovengo. "Nous avons regardé et le meilleur dossier, c'était celui de Smovengo, a-t-il tenu à rappeler, nous l'avons choisi à l'unanimité".
Il s'est cependant dit sensible aux "conséquences" que cela impliquait pour les salariés: "une reprise aux mêmes conditions de salaire me parait normale". Il a promis aux manifestants de soulever cette question lors d'une réunion du syndicat mixte prévue jeudi après-midi à Paris.
Les salariés de Cyclocity sont toujours dans l'attente d'une décision du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre sur leur demande de transfert de leurs contrats vers la société repreneuse Smovengo. Ils demandent l'application de l'article L1224-1 du Code du travail obligeant le transfert des contrats aux mêmes conditions. La décision du tribunal est attendue le 14 novembre.
Dans un entretien au Monde de mardi, le président de Smovengo, Yann Marteil, a invité les anciens salariés Vélib' de JCDecaux à "postuler sans tarder" pour "être repris dans des conditions salariales équivalentes, ce qui ne veut pas dire identiques." Les salariés Vélib', dans un communiqué, avaient rétorqué que "Smovengo n'a proposé aucune négociation avec les salariés et leurs représentants afin qu'un accord puisse être trouvé sur leur avenir".