Une centaine d'affaires non résolues au pôle "cold cases" installé au tribunal de Nanterre

L'affaire Estelle Mouzin ou encore le violeur des parkings parisiens... Un an après sa mise en place, le pôle national "cold cases", dédié aux affaires non élucidées a ouvert 77 procédures. Un dernier espoir pour les familles des victimes.

Le pôle a été créé il y a bientôt un an, le 1er mars 2022 au tribunal de Nanterre dans les Hauts-de-Seine. Sa mission : résoudre des affaires non résolues, qui ont résisté pendant de très nombreuses années aux enquêteurs de toute la France, certaines parfois vieilles d'un demi-siècle.

À ce jour, le pôle a ouvert 77 procédures. 67 informations judiciaires, réparties entre trois cabinets d'instruction, et 10 enquêtes préliminaires, dirigées par le parquet. Le pôle compte également trois greffiers, deux officiers de liaison avec la police et la gendarmerie.

Pour choisir ses 77 procédures, le pôle a dans un premier temps analysé plus de 200 dossiers, pour déterminer s'il pouvait leur apporter une "plus-value". Les crimes sériels ont été retenus tout comme des enquêtes exigeant un haut niveau de technicité, ou encore des affaires aux enjeux internationaux. Ainsi, les 90 tomes sur la tuerie de Chevaline, quadruple meurtre au retentissement international ayant eu lieu en 2012 dans les Alpes, ont été transmis à Nanterre.

En Île-de-France, le meurtre d'Estelle Mouzin ou le parcours criminel du violeur des parkings, auteur de nombreux viols entre 1984 et 2009 sont entre les mains des magistrats. Le pôle enquête aussi sur "Le Grêlé", surnom donné un ancien gendarme, François Vérove, retrouvé mort en septembre 2021 et identifié comme tueur en série depuis trente-cinq ans.

Meurtres, enlèvements, viols et parcours criminels

Sur 68 enquêtes, 69% concernent des meurtres, 24% des enlèvements et/ou séquestrations et 7% des viols. Par ailleurs, 51 affaires concernent exclusivement des victimes femmes et près d'un tiers des mineurs.

Les neuf procédures restantes ont la particularité de s'appuyer sur un nouveau cadre procédural, lancé en décembre 2021, dit "parcours criminel". Dans leur cas, le magistrat enquête non pas sur des faits précis, mais retrace le parcours de personnes ayant été condamnées par le passé (Nordhal Le Landais, Pascal Jardin, Patrice Alègre...), à la recherche d'autres victimes potentielles.

Redonner de l'espoir aux familles de victimes

Dix-neuf de ces affaires avaient cessé de faire l'objet d'investigations et ont donc été relancées par Nanterre. En un an, le pôle est parvenu à "redonner l'espoir aux familles d'être entendues", a salué Corinne Herrmann, avocate qui représente des familles dans dix dossiers transmis à Nanterre. Même constat pour Didier Seban, autre avocat spécialisé, qui déplore toutefois "le mépris abyssal" de certaines juridictions locales qui "bloquent" la transmission de dossiers au pôle national.

De leur côté, le président du tribunal de Nanterre Benjamin Deparis et le procureur Pascal Prache ont prévenu qu'"en l'état des moyens alloués, le pôle ne pourra absorber plus d'une centaine de dossiers". "Ce niveau sera atteint très prochainement au regard des affaires en cours de dessaissement ou à venir", ont-ils ajouté dans leur communiqué.

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