VIDEO. Mort de Nahel : nouvelle nuit de tensions à Nanterre et en Ile-de-France

Après la mort mardi de Nahel suite à un tir d'un policier après un refus d'obtempérer, plusieurs villes se sont embrasées. Pour la deuxième nuit consécutive, des feux, tirs de mortiers contre des pompiers ou policiers ont émaillés la nuit alors que le ministère de l'Intérieur avait annoncé la mobilisation de 2 000 policiers et gendarmes.

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Le ton avait été donné avant même la tombée de la nuit : à Grigny, certains comptes de réseaux sociaux relayaient l'incendie d'un bus, suite à la mort de l'adolescent.

Ce phénomène de violences urbaines s'est propagé à d'autres villes du pays comme Lyon ou Toulouse, mais c'est sans aucun doute en Île-de-France où les heurts ont été les plus nombreux. A Nanterre dans les Hauts-de-Seine, plus d'une dizaine de voitures ont été incendiées et des barricades ont même été placées sur certains axes routiers. Des affrontements se poursuivaient vers 01h dans la cité Pablo Picasso, avec des jets de pavés auxquels les forces de l'ordre répondaient par des tirs de gaz lacrymogène. 

Selon l'AFP, le poste de sécurité de l'entrée du domaine de la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne a été attaqué au mortier d'artifice par des émeutiers, sans réussir à pénétrer dans l'enceinte de la prison.

"Cela va durer une semaine" 

Dans le nord-est de Paris, des jeunes ont affronté les forces de l'ordre pendant plus de 3 heures, a constaté un journaliste de l'AFP. La police a utilisé des lanceurs de balles de défense (LBD) pour tenter de disperser les manifestants qui bloquaient des rues avec des poubelles incendiées dans les XVIIIe et XIXe arrondissements.

Les jeunes ont répliqué par des jets de bouteilles et des feux d'artifice et la police s'est retrouvée débordée. "Cela va durer une semaine", ont promis deux jeunes, le visage masqué alors qu'ils poussaient des poubelles. "Nous en avons assez d'être traités de la sorte. C'est pour Nahel, nous sommes Nahel", ont-ils lancé.

La situation de la Seine-Saint-Denis a particulièrement marqué les observateurs, avec de nombreuses exactions commises par des groupes d'émeutiers très mobiles. Des sources policières ont fait état auprès de l'AFP de feux multiples de voitures et magasins, de pillages, de commissariats attaqués, de mairies dégradées, d'une médiathèque incendiée... Presque toutes les communes du département ont été touchées.

Selon les premiers éléments recueillis auprès de sources policières, plusieurs incendies ont visé des mairies, dont celles de l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Garges-les-Gonesses (Val-d'Oise).

Des commissariats ciblés

Dans l'Essonne, un groupe de personnes a détruit par le feu un bus vers 21h, après avoir fait descendre les passagers à Viry-Châtillon. Des incidents ont été déplorés également dans plusieurs villes des hauts-de-Seine. A Clamart, une rame de tramway a été incendiée.

Des violences ont aussi éclaté à Issy-les-Moulineaux, Boulogne ou encore Meudon. A Antony, la sirène d'alerte à la population a retenti dans la nuit. 

Plusieurs villes des Yvelines se sont également embrasées. A Mantes-la-Jolie, Trappes ou Elancourt les incidents se sont multipliés dans la soirée. Des commissariats de police ont été ciblés comme à Trappes avec des tirs de mortiers ou encore à Plaisir. Deux écoles élémentaires ont été incendiées dans le quartier du Bois de l'étang à Elancourt 

Au total, 150 personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur avait annoncé la mobilisation pour la soirée de mercredi de 2.000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne, 800 de plus que la nuit précédente. La préfecture de police avait par ailleurs autorisé l'utilisation de drones équipés de caméras pour repérer les mouvements de foule et prévenir les violences.

En zone police (hors gendarmerie et préfecture de police de Paris, ndlr), près de 150 policiers ont été légèrement blessés et un plus sérieusement, a indiqué une source policière.

Une marche blanche est organisée ce jeudi à l'initiative de la mère de Nahel, à partir de 14h devant la préfecture des Hauts-de-Seine. 

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre. Sa garde à vue a été prolongée mercredi. "Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a assuré Gérald Darmanin.

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti se rendra au tribunal de proximité d'Asnières (Hauts-de-Seine) ce jeudi à 12h, incendié dans la nuit. Il sera également présent à 13h30 à la prison de Fresnes, qui a également été la cible d'une attaque dans la nuit. 

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