Trois ans après, un hommage national a été rendu ce mardi aux victimes des attaques du 13 novembre 2015. Pour certaines victimes, il est encore difficile de se rendre sur les lieux des attaques.
"On ne se reconstruit pas vraiment. Je déteste le mot résilience. On ne résilie rien du tout. Mon petit fils est un bonheur, mais mon fils, c'était mon bonheur aussi", explique Jean Mary, père d'une victime.Le soir du 13 novembre 2015, neuf hommes avaient mené une série d'attaques aux abords du Stade de France de Saint-Denis et dans la capitale, à des terrasses de restaurants et dans la salle de concerts du Bataclan, faisant 130 morts et plus de 350 blessés.
Des moments où l'on "revit que ce que l'on a vécu"
Trois ans après, le mois de novembre reste une période compliquée pour de nombreuses victimes et leurs proches. Si certains se terrent chez eux, d'autres fuient Paris et les cérémonies officielles. D'autres encore se font fort de célébrer la vie et se retrouvent dans un bar."Il y a des moments de grande détresse et les anniversaires sont des moments où effectivement, on revoit les images, on revit ce que l'on a vécu. Ce sont des moments où paradoxalement les victimes voudraient que tout le monde se souvienne mais elles-mêmes ne voudraient pas prendre part aux cérémonies", explique Guillaume Denoix de Saint-Marc, fondateur de l'Association Française des Victimes du Terrorisme (AfVT).Cortège sur les lieux des drames
Un cortège est parti du Stade de France, au nord de Paris, où trois premiers djihadistes s'étaient fait exploser, tuant une personne et faisant des dizaines de blessés, atteints par les projectiles contenus dans leurs ceintures explosives.Le cortège a ensuite rallié les terrasses des bars et restaurants parisiens visées par les fusillades, où 39 personnes avaient trouvé la mort: le Carillon et le Petit Cambodge, la Bonne Bière, le Comptoir Voltaire - où un djihadiste s'était fait exploser - et enfin, la Belle équipe. Le parcours s'est achevé à 11h devant le Bataclan, la salle de concerts du 11e arrondissement où 90 personnes ont été assassinées.
Macron absent
Pour la première fois, le président de la République n'assistera pas à la cérémonie. Seront présents cette année le Premier ministre Edouard Philippe, la maire de Paris Anne Hidalgo accompagnée de son homologue londonien Sadiq Khan, ainsi que les associations de victimes et de nombreux ambassadeurs installés à Paris.À 12h30, les associations de victimes Life for Paris et 13onze15 ont prévu une cérémonie commémorative devant la mairie du XIe arrondissement, avec des discours, quelques morceaux de musique ainsi qu'un lâcher de ballons.