En Île-de-France, c'est Emmanuel Macron qui domine largement le scrutin avec 28,63 %, et laisse Marine Le Pen très loin à 12,57 %. Sans surprise : toutes les projections l'annonçaient depuis des semaines. Sans surprise parce que l'Île-de-France est l'exemple type de la base Macron.
Toutes les projections depuis plusieurs mois, le donnaient vainqueur quelle que soit la configuration, quelque soit son adversaire. On peut donc dire que le scrore d'Emmanuel Macron, 28,63%, n'est pas en soi une surprise.
Pas de surprise non plus pour le score de Marine Le Pen, 12,57 %, très inférieur à son score national. L'Île-de-France n'est pas une terre très favorable au Front national. En 2012, la même Marine Le Pen avait rassemblé 12,28 % des suffrages, à peu près comme hier.
# La droite grande perdante dans la région
Le premier chiffre qui retient l'attention en Île-de-France, c'est celui de François Fillon. Même si son score de 22,19 % se situe au dessus de son score national, c'est lui qui enregistre le plus gros recul comparé à 2012. A l'époque, Nicolas Sarkozy faisait 29,12 %. C'est une chute de 7 points. Souvenons-nous que l'Île-de-France est une région aussi représentative pour la droite que pour la gauche et qu'aux régionales, Valérie Pécresse l'a emporté sans véritable difficulté.Mais les chiffres d'Île-de-France, Emmanuel Macron en tête, sont en fait l'illustration parfaite de la leçon qu'il faut tirer de ce premier tour 2017 de l'élection présidentielle. Il y a aujourd'hui deux visages de la France.
# Deux visages de la France
Une France qui croit en son avenir, qui "fait avec" la mondialisation, ou qui parvient à s'en accomoder et même à y trouver sa place, qui croit en l'Europe parce qu'elle y trouve son intérêt. Cette France là ne peut plus se définir seulement en termes "droite ou gauche". Elle est sans doute autant des deux. C'est le coeur de la cible électorale visée par Emmanuel Macron.Et il y a une autre France, une France qui est à la peine, qui souffre ou qui a beaucoup de mal à vivre au quotidien depuis de trop nombreuses années. Cette France-là doute. Elle rend, souvent à juste titre, la mondialisation responsable de sa situation. Elle montre l'Europe du doigt parce qu'elle estime que l'Europe ne l'a pas protégée de toutes les catastrophes qui lui sont en effet "tombées dessus". Cette France-là ne parvient pas à imaginer l'avenir autrement que sombre. Cette France-là, qui n'a pas le moral, et ne voit plus à qui se fier, se tourne vers Marine Le Pen qui fait exactement ce constat.
Dans cette France aux deux visages, l'Île-de-France, région "privilégiée", où se concentrent des emplois, une population aisée et globalement plutôt bien formée, est sans doute la plus représentative du premier visage, de cette France qui aborde l'avenir avec une relative sérénité. C'est pour cette raison que la région a voté très largement pour Emmanuel Macron.