L'union départementale de la CGT de Paris, l'association Henri Pézerat et deux familles de riverains de la cathédrale Notre-Dame vont déposer une plainte contre X ce mardi pour "mise en danger de la vie d'autrui", après une pollution au plomb, provoquée selon eux par l'incendie de la cathédrale.
Il y a plus de deux ans, en avril 2019, les flammes détruisaient une partie de la cathédrale Notre-Dame. Si aujourd'hui l'édifice a débuté sa phase de reconstruction, ce dépôt de plainte intervient alors que les poussières de plomb polluent toujours l’environnement de la cathédrale. Depuis mi-mai, le parvis est fermé au public.
Les questions sont nombreuses sur les conséquences de cet incendie sur la santé des riverains et celle des ouvriers du chantier. En avril, l’association Robin des Bois avait déjà déposé une plainte similaire après un premier recours infructueux en août 2019.
Plus de 400 tonnes de plomb seraient parties en fumée
Dans cette plainte, rédigée par l'avocat François Lafforgue, et consultée par France Inter, il est mentionnée que 210 tonnes de plomb de la toiture et 250 tonnes de la flêche, seraient parties en fumée lors de l'incendie. S'appuyant sur plusieurs rapports de l'inspection du travail, les plaignants estiment qu'aucune mesure suffisante n'a été prise pour protéger la santé des riverains et des ouvriers du chantier pendant les trois mois qui ont suivi l'incendie.
"Des syndicats se sont élevés contre cette situation et ont demandé des comptes aux autorités publiques. Malheureusement, ils n'ont pas eu de réponses à leurs interrogations. Or, récemment, nous avons obtenu enfin des rapports de l'Inspection du travail qui démontrent que les mesures de protection des travailleurs, notamment, n'avaient pas été respectées durant tous les mois qui ont suivi l'incendie", explique François Lafforgue à France Inter.
Les plaignants reprochent aussi aux autorités d’avoir minimisé la gravité de la contamination au plomb pour les riverains. "En dépit des dépassements nombreux et souvent considérables des seuils applicables en matière de concentrations en plomb dans les poussières, la Ville de Paris s’est abstenue d’alerter les parents d’élèves sur les risques encourus par leurs enfants. Aucune réelle préconisation quant aux mesures d’hygiène élémentaires à adopter n’a non plus été faite", dénonce la plainte.