La justice reconnaît la faute de Sanofi après la mort un ex-salarié exposé à l'amiante sur le site de Vitry-sur-Seine.
La justice a reconnu jeudi la "faute inexcusable" commise par Sanofi-Chimie en exposant à l'amiante un ex-salarié de son site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), mort en 2010 d'un cancer broncho-pulmonaire, a annoncé à l'AFP sa fille Soraya Berkane.
"La faute inexcusable est reconnue", a indiqué Mme Berkane après avoir consulté le jugement rendu par le Tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Créteil.
Selon la jeune femme, le tribunal a ordonné le versement d'indemnités, dont le montant n'a pu être communiqué, à la veuve, aux enfants et aux petits-enfants d'Amar Berkane, mort en août 2010 alors qu'il venait de prendre sa retraite après trente-sept ans passés à l'usine Sanofi de Vitry.
Ces indemnités seront payées par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et non le chimiste, en raison "d'erreurs administratives" commises par la Sécu, a ajouté Mme Berkane.
"Sanofi est reconnu coupable, mais ils ne payent pas. C'est déplorable. Je veux que Sanofi assume ses responsabilités. On parle du premier groupe pharmaceutique français", a-t-elle estimé.
"J'attends le délai d'appel - un mois - et je déposerai une plainte au pénal", a prévenu la fille de l'ex-employé.
Lors de l'audience, le 15 mars, l'avocate de
En défense, l'avocate de Sanofi avait nié que les salariés du site aient été exposés à un quelconque risque, soutenant que les tuyauteries contenant éventuellement de l'amiante "se trouvaient à l'extérieur du site" et affirmant que les salariés étaient équipés de "masques à cartouche filtrante".
En novembre 2009, le TASS de Créteil avait déjà reconnu la "faute inexcusable" de Sanofi-Chimie vis-à-vis d'un ancien salarié du site de Vitry contaminé par l'amiante.
Selon la CGT, au moins 28 anciens salariés de l'usine sont morts de pathologies liées à l'amiante.