Une vente aux enchères d'instruments de torture appartenant à la collection de Fernand Meyssonnier a été annulée.
Boulet de bagnard, poire d'angoisse, écrase main, ceinture de chasteté, poire d'angoisse... Voici quelques exemples parmi les 350 instruments de torture appartenant à la collection de Fernand Meyssonnier, un des derniers bourreau français, mort en 2008. Leur vente aux enchères mardi prochain à l'Hôtel Rothschild a été annulée.
La vente aux enchères d'instruments de torture prévue pour mardi à Paris est suspendue "dans un esprit d'apaisement", a annoncé vendredi la maison d'enchères Cornette de Saint Cyr.
"Devant l'émotion suscitée par cette vente, nous avons décidé de la suspendre afin que toutes les parties concernées puissent examiner dans le calme le contenu réel de cette collection", a déclaré le commissaire-priseur Bertrand Cornette de Saint Cyr.
Cette vente intitulée "Peines et Châtiments d'autrefois", qui regroupe 350 objets et documents sur la torture et sur l'histoire des peines infligées au cours des siècles par la loi, rassemblés par l'ex-bourreau français Fernand Meyssonnier, a suscité l'indignation d'associations de défense des droits de l'homme, critiquant une initiative "très choquante et contraire à toute morale".
Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, avait annoncé vendredi qu'il souhaitait "très fermement" son annulation. "La collection concernée relève par sa nature plus de la morbidité et de la barbarie que de la culture et soulève par sa provenance de douloureux questionnements historiques", a estimé le ministre.
Fernand Meyssonnier a procédé à 198 exécutions judiciaires en Algérie entre 1957 et 1962.
La vente devait être réalisée à la demande de la famille du bourreau, mort en 2008 à l'âge de 77 ans.
Voir le reportage de Séverine Larrouy, Laurence Barbry et Pierre-Julien Quiers.