Des bénévoles d'une association de Bobigny portent les provisions dans les 18 étages de leur tour privée d'ascenseurs
Dix-huit étages à grimper et pas un ascenseur en état de marche: à Bobigny, des jeunes se mobilisent depuis samedi pour aider les habitants d'une tour à porter leurs affaires d'un bout à l'autre de l'immeuble, victime d'un incendie sans doute lié à un acte de vandalisme.
"Les trois ascenseurs de la tour sont hors service, sans doute pour plusieurs mois", explique l'un des jeunes à l'origine de cette initiative, Mehdi Maalem. "Pour les personnes âgées et les mères d'enfants en bas âge, la situation est très compliquée, surtout pour ceux qui habitent dans les derniers étages". Avec une quinzaine d'autres bénévoles, membres comme lui de l'association de quartier Alliance, cet étudiant de 27 ans, inscrit en master Transport et logistique, a décidé dès samedi matin de se rendre sur place pour venir au secours des habitants les plus fragiles. "On connaissait le bailleur de l'immeuble, l'OPH93. Ils nous ont contactés dès qu'ils ont appris qu'il y avait eu un incendie, et on a aussitôt répondu présent. On ne voulait pas rester les bras croisés", détaille Mehdi Maalem, "dégoûté" par "ceux qui ont allumé l'incendie". Le sinistre, qui s'est déclaré dans la nuit de vendredi à samedi dans cet immeuble de la dalle Paul-Eluard, près de la mairie de Bobigny, serait d'origine criminelle. Trois départs de feu ont été relevés, et des matelas ont été retrouvés dans les cabines d'ascenseurs. "A présent, on est bloqués, c'est tout ce qu'ils ont gagné", soupire une habitante de l'immeuble, Ferjania Mzoughi. "Heureusement que des jeunes du quartier se sont mobilisés pour nous aider à porter les affaires. Sinon je ne sais pas comment on ferait", ajoute-t-elle. Sacs de provisions, poussettes, valises... En deux jours, les quinze "porteurs" bénévoles mobilisés auprès des habitants affirment avoir déjà aidé "plusieurs dizaines d'habitants" parmi les 400 locataires de l'immeuble répertoriés par la mairie. "C'est une solution d'urgence", prévient toutefois Mehdi Maalem, pour qui une "réponse pour le long terme" doit être désormais trouvée, "notamment pour les habitants âgés ou en fauteuil roulant, qui ne sont pas capables de monter les étages". Selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, une réunion est prévue lundi matin sur le sujet avec des élus et des responsables de associatifs.