A Meaux, deux syndicalistes d'Euro Disney ont été condamnés pour diffamation après le suicide de salariés.
Deux syndicalistes d'Euro Disney ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Meaux à 1.200 euros d'amende avec sursis pour avoir publié sur leur blog des informations jugées diffamatoires après le suicide de deux salariés en 2010 (AFP)
Les prévenus, syndiqués à Force Ouvrière (FO), ont par ailleurs été condamnés
à verser solidairement quelque 4.500 euros de dommages et intérêts à Euro Disney et à deux de ses responsables, au titre du préjudice moral, a précisé Me Magali Thorne, l'avocate du groupe.
Les deux syndicalistes avaient écrit sur leur blog, début 2010, que la direction d'Euro Disney, le vice-président des ressources humaines et le directeur de la restauration étaient responsables du décès des deux salariés, mettant en cause les conditions de travail pour le premier et le fait que personne n'ait tendu la main au deuxième.
Deux salariés se sont suicidés en 2010
La première victime, un salarié de 30 ans, travaillait dans un restaurant du groupe Euro Disney et sortait d'une période de dépression. Il avait mis fin à ses jours le 21 février 2010 en faisant irruption sur les voies ferroviaires au passage d'un train dans la gare d'Esbly (Seine-et-Marne).
La deuxième, un chef de cuisine âgé d'une quarantaine d'années et père de 4 enfants, s'était suicidé le 26 mars 2010 à son domicile à l'issue d'un arrêt maladie. Il avait gravé sur un des murs de sa maison un ultime message, expliquant ne pas vouloir "retourner chez Mickey".
Lors de sa plaidoirie devant le tribunal, l'avocate d'Euro Disney avait pointé l'absence de "retenue" et de "prudence" des deux syndicalistes. "On ne peut pas accuser l'entreprise ni les personnes désignées d'avoir provoqué cela, aucun de nous n'en est responsable", avait-elle plaidé.
L'avocat des deux prévenus, Me Jacques Renard, avait en revanche mis en cause le groupe, dénonçant des "conditions de travail infernales". Les syndicalistes de FO "ont été un peu incisifs" mais ils "ont eu raison de publier cet article car cela correspond à la stricte réalité", avait-il assuré.
Le substitut du procureur, dans ses réquisitions, s'en était remis à la décision du tribunal.