L'entreprise sera jugée pour avoir cherché à obtenir illégalement des informations sur ses candidats à l'embauche.
Le parc d'attraction et 3 anciens gendarmes devront s'expliquer devant le tribunal correctionnel de Meaux dans les prochains mois.La direction est soupçonnée d'avoir commandé des enquêtes sur les candidats à l'embauche.
Par l'intermédiaire de trois anciens gendarmes (eux aussi renvoyés devant le tribunal), Eurodisney aurait eu accés aux antécédents judiciaires de milliers de candidats à l'embauche, entre 1998 et 2004.
L'ordonnance de renvoi a été signée en septembre 2011 mais l'affaire n'a été revélée qu'hier, au moment même où le groupe d'ameublement Ikea était pointé du doigt pour des pratiques similaires.
Euro Disney et les trois anciens gendarmes seront jugés par le tribunal correctionnel de Meaux dans les prochains mois. Les militaires seront jugés pour "violation du secret professionnel", "détournement de données informatiques nominatives" ou "corruption passive". Euro Disney, accusé d'avoir exploité les renseignements recueillis, comparaîtra pour "recel" de ces infractions, en temps que personne morale.
Contacté par l'AFP, Euro Disney a souligné que "cette pratique n'avait plus lieu dans l'entreprise depuis de nombreuses années, car elle a été stoppée en 2004". "Quand la direction en a appris l'existence, elle en a aussitôt informé les autorités judiciaires", a précisé le groupe, qui explique avoir "pleinement coopéré avec la justice".
L'affaire avait débuté en décembre 2004, après une plainte déposée par la direction d'Euro Disney elle-même auprès du parquet de Meaux (Seine-et-Marne).
Lors de sa plainte, la direction du groupe avait affirmé avoir été alertée sur l'existence de pratiques illicites réalisées en son sein, en exécution d'une convention conclue en 1997 par des membres de la direction antérieure avec une officine de renseignement.
L'enquête, menée par la police judiciaire et la mission d'inspection technique de la gendarmerie, avait conduit à la mise en examen en 2006 de trois gendarmes, dont un ancien commandant et un ancien capitaine reconvertis dans le renseignement, mais aussi du groupe Euro Disney lui-même.
Selon les enquêteurs, des milliers de consultations illicites des fichiers de police (Stic) et de gendarmerie (Judex), mais aussi du Fichier national des titres de séjour (FNTS) ont été effectuées par les militaires, dont l'un était en service au Centre technique de la gendarmerie nationale de Rosny-sous-Bois. Pour ces pratiques illicites, les prévenus auraient touché plusieurs centaines de milliers d'euros.
Face aux enquêteurs, l'ex-directeur des relations sociales du groupe Disney, signataire de la convention litigieuse, avait reconnu avoir mis en place un mécanisme de recueil d'informations sur les salariés en période d'essai, "compte tenu des risques terroristes".