La mesure continue de provoquer un tollé parmi les libraires indépendants dont l'activité est déjà fébrile
Rigueur oblige, l’Etat passe la TVA sur les livres de 5,5 à 7 %. Cette augmentation devrait rapporter 60 millions d’euros dans les caisses de l'Etat.
Pour les lecteurs, l'augmentation sera de quelques centimes mais pour les libraires c'est une opération compliquée à mettre en place, il va falloir changer tous les prix des livres qui sont déjà en boutique, le prix affiché sur le livre, imprimé directement par l'éditeur, correspond au prix unique.
« Reconsidérer le livre comme un bien de première nécessité auquel doit s'appliquer le taux super-réduit de TVA est la première des douze propositions que nous soumettons aux candidats à la présidentielle» explique Guillaume Husson, délégué général du syndicat de la librairie française (SLF).
Journée d'action le 28 avril
A l'occasion de la fête de leur saint patron Jordi, alias Georges, 450 libraires indépendants ont prévu d'interpeller les candidats à la présidentielle entre les deux tours de scrutin pour que le livre soit de nouveau considéré comme un bien de première nécessité bénéficiant du taux super-réduit. Les clients qui achèteront un livre ce jour-là, se verront offrir un autre livre et une rose. Un clin d'œil non à la Légende dorée de Jacques de Voragine dans laquelle un rosier fleurit dans la plaie ouverte du dragon terrassé par Saint-Georges.
Quelques chiffres sur les librairies
Le nombre total de points de vente sur le territoire français est estimé à environ 25 000. Parmi eux, 15 000 ont une activité régulière de vente de livres. Environ 2 000 à 2 500 points de vente exercent la vente de livres à titre principal ou significatif. Les 1 000 premiers points de vente correspondent à ce que les diffuseurs appellent le «premier niveau» qui représente de 60 à 75 % du chiffre d'affaires des éditeurs.
Rentabilité
Le profit est faible : 1,4 % du CA en moyenne (2 % pour les plus grandes, 0,6 % pour les plus petites, soit 2 000 €
Salaires
Un libraire très qualifié ayant 16 années d'ancienneté gagne en moyenne 1,6 fois le SMIC ; or, les frais de personnel sont lourds, 18 % du CA en moyenne car la valeur ajoutée de la librairie repose en large partie sur la présence et la compétence de libraires. À titre de comparaison, on estime la part des frais de personnel dans la grande distribution entre 6 et 8 % et entre 10 et 11 % dans les grandes surfaces culturelles.
Source Les librairies en France, 2009 Syndicat de