L'homme est poursuivi après avoir entretenu une relation avec celle qui servit d'appât pour le gang des barbares.
Procès de l'ex-directeur de prison
C'est un procès peu ordinaire qui s'est ouvert devant le tribunal correctionnel de Versailles. Celui d'un ancien directeur de prison poursuivi pour avoir accordé un traitement de faveur à une détenue dont il était amoureux. Emma a été condamnée pour avoir servi d'appât dans l'affaire Ilan Halimi.
C'est un procès peu ordinaire qui s'est ouvert cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Versailles. L'ancien directeur de prison aurait accordé un traitement de faveur à une détenue dont il était amoureux. Emma a été condamnée pour avoir servi d'appât dans l'affaire Ilan Halimi, un jeune juif torturé à mort par le «gang des barbares».
> Voir ci-contre le reportage de Laurence Barbry, Pierre Pachoud et Mohamed Chekkoumy.
Florent Gonçalves et Emma S. comparaissent tous les deux mais depuis la remise en liberté, conditionnelle, de cette dernière ils ne se fréquentent plus. L'homme et la jeune femme ont entretenu une liaison alors que celle-ci séjournait à la Maison d'arrêt pour femmes de Versailles.
Révoqué depuis juin dernier de l'administration pénitentiaire où il avait jusque-là mené une brillante carrière, Florent Gonçalves est poursuivi pénalement pour avoir correspondu, remis des puces téléphoniques et de l'argent et pour avoir entretenu une relation intime avec la jeune détenue en 2009 et 2010. Il encourt une peine maximale de trois ans de prison ferme et 45.000 euros d'amende.
Il serait tombé sous le charme de la jeune femme, condamnée aux assises à 9 ans de réclusion pour avoir attiré Ilan Halimi dans un guet-apens mortel en janvier 2006 à Sceaux (Hauts-de-Seine).
Emma est aujourd'hui poursuivie pour recel. Elle est soupçonnée d'aboir manipulé le directeur de l'établissement afin d'obtenir un traitement de faveur.
La justice avait été alertée en novembre 2010 par le contrôleur général des lieux de
privation de liberté, Jean-Marie Delarue, lui-même averti par deux détenues de la maison d'arrêt pour femmes. L'affaire éclate au début de l'année 2011.
De cette expérience qui a bouleversé sa vie, Florent Gonçalves ne regrette rien et dit avoir agi par amour. Il en a tiré un livre qui sort aujourd'hui "Défense d'aimer" publié aux Presses de la Cité.