Hommage à Fontenay-aux-Roses à Laure Diebold, héroïne de la Résistance.
la ville de Fontenay aux Roses dans les Hauts de Seine rend hommage ce soir à une des ses illustres habitantes. Laure Diebold. Elle était secrétaire de Jean Moulin et une des six femmes compagnons de la Libération. Une allée du parc Sainte-Barbe sera renommée Laure Diebold.
Une allée du parc Sainte-Barbe de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) sera baptisée aujourd'hui, jeudi 16 juin,"allée Laure Diebold-Mutschler" en hommage à cette héroïne de la Résistance, membre du secrétariat de Jean Moulin pendant l'Occupation.
La cérémonie à lieu à 18H30, elle se déroulera deux jours avant les commémorations de l'Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle.
Invitée sur notre plateau ce midi, Anne-Marie Wimmer, auteur d'un ouvrage sur Laure Diebold-Mutschler (Voir la vidéo ci-contre).
Laure Diebold-Mutschler est l'une des six seules femmes faites Compagnon de la Libération, ordre créé par de Gaulle à Brazzaville en novembre 1940 pour honorer des combattants exceptionnels de la France Libre et de la Résistance intérieure. |
Le site de l'Ordre de la Libération
Née le 10 janvier 1915 dans une famille alsacienne très patriote, Laure Diebold-Mutschler (Mutschler est son nom de jeune fille) entre en Résistance dans un réseau d'aide aux prisonniers évadés en Alsace dès 1940. Elle travaille ensuite à la Délégation générale de Jean Moulin à Lyon dès 1942 puis à Paris avant son arrestation en septembre 1943. La jeune femme fut immatriculée au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA, services secrets de la France Libre) sous le pseudonyme de "Mado" et affectée aux services de Jean Moulin, représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national français, en qualité d'agent P2 (renseignement) avec le grade de lieutenant. Selon sa notice biographique à l'Ordre de la Libération, "Laure Diebold fait preuve d'une activité extraordinaire, travaillant jour et nuit, à son domicile de la banlieue de Lyon, pour la Délégation générale dont elle est la dactylo". Déportée à Buchenwald après son arrestation par la Gestapo, gravement malade, elle est promise au four crématoire mais sauvée par un médecin tchèque du laboratoire du camp qui escamote sa fiche à deux reprises. Libérée en avril 1945 par les Américains, très affaiblie, elle arrive à Paris un mois plus tard et, conduite à l'Hôtel Lutetia, elle retrouve son mari Eugène Diebold, également de retour de déportation. Après la Libération, Laure Diebold-Mutschler travaille à la Direction générale des études et recherches (DGER, devenu Sdece, puis DGSE) et réside à Fontenay-aux-Roses jusqu'en 1950.
Elle est décédée prématurément en 1965 à l'âge de 50 ans, conséquence des mauvais traitements qu'elle a subis en déportation et a été déclarée "Mort pour la France". La vie de cette héroïne peu connue de la Résistance est retracée par Anne-Marie Wimmer dans "Code : Mado. Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ?", un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Ponte Vecchio.