C'est le plus vieux grand magasin du monde. Sa création, en 1862, fut une vraie révolution commerciale.
Un lieu, une histoire : le Bon Marché a 160 ans
C'est le premier grand magasin au monde. Fondé en 1852, le Bon marché a inspiré Emile Zola pour son livre au "Bonheur des Dames " . Le magasin de la rive gauche fête son 160ème anniversaire.
Livraison à domicile, catalogues envoyés dans le monde entier mais aussi caisse de prévoyance pour les 1700 salariées : à sa création, en 1862, le magasin innove sur tous les plans. En pleine Révolution industrielle, le "père" du Bon Marché, Aristide Boucicaut est un visionnaire.
Au Bonheur des dames d'Emile Zola en est directement inspiré. Bien avant Macy's à New-York (1896) ou Selfridges à Londres (1909), Le Bon Marché est le premier grand magasin à voir le jour, rive gauche à Paris.
Son créateur, Aristide Boucicaut part d'une idée commerciale simple - mais pourtant révolutionnaire : réduire les marges pour vendre plus et engranger plus de bénéfices. On est en pleine Révolution industrielle et une nouvelle classe sociale émerge : la bourgeoisie. C'est à elle que s'adresse le magasin, aux femmes surtout.
Boucicaut, modeste vendeur en bonneterie, réussit alors son pari. Dix ans après la création de l'enseigne, il inaugure un nouveau bâtiment, rue de Sèvres, conçu par Gustave Eiffel et Louis Charles Boileau. Le magasin dispose de toilettes, un grand luxe pour l'époque. Mais ce n'est pas la seule innovation : les soldes, la livraison à domicile, la vente par correspondance (avec des catalogues envoyés dans le monde entier) sont autant d'ingrédients du succés du Bon Marché. Boucicaut invente aussi le "mois du blanc" et met en place une retraite et une caisse de prévoyance pour ses 1788 employées. Car la nouveauté est là aussi : le magasin crée une profession : celle de vendeuses (auparavant, dans les petites boutiques, la charge était occupée principalement par des hommes).
"Le grand magasin bouleversait le marché, il transformait Paris car il était fait de la chair et du sang de la femme" écrira Zola dans son roman. Il contribuera tout du moins à l'émergence de l'image de La Parisienne.