Les chefs-d¿oeuvre du dernier millénaire de l¿histoire pharaonique investissent le musée Jacquemart-André.
Avec sa toute nouvelle expo qui vient de s'ouvrir "le crépuscule des pharaons", le musée Jacquemart André rend hommage à l'égypte et ses fondateurs. Il y tout juste un siècle, après la mort de son mari Nélie jacquemart léguait au louvre en 1912 une partie de sa collection d'antiquités.
Du 23 mars au 23 juillet 2012, plusieurs chefs-d’oeuvre du dernier millénaire de l’histoire pharaonique (1069-30 avant notre ère) investissent le musée Jacquemart-André.
Pour la première fois, une exposition attire l’attention sur les plus belles réalisations de cette période afin de démontrer qu’il serait abusif de réduire le « crépuscule » de l’ancienne Égypte à dix siècles de déclin, même si le pays a été successivement envahi par les Kouchites, les Perses et les Macédoniens.
Plus d’une centaine de pièces exceptionnelles provenant de temples ou de tombes et qui ont été prêtées par les plus grandes collections internationales d’antiquités égyptiennes (Ägyptisches Museum de Berlin, British Museum, Musée du Louvre, Metropolitan Museum de New York, Museum of Fine Arts de Boston, Kunsthistorisches Museum de Vienne…) témoignent de la richesse et de la diversité de la création artistique égyptienne après les Ramsès.
Durant les dix siècles qui précèdent la conquête romaine en 30 avant notre ère, l’Égypte fait face à une multitude d’invasions. Le pays est successivement dirigé par des rois libyens (XXIIe dynastie), des « pharaons noirs » d’origine nubienne (XXVe dynastie) et des Perses (à partir de la XXVIIe dynastie), avant que les Grecs ne leur succèdent lors de la conquête d’Alexandre le Grand en 332 avant notre ère.
Si la période est troublée sur le plan militaire et politique, l’art égyptien, nourri d’une longue tradition pharaonique, conserve tout son prestige auprès des nouveaux souverains étrangers qui s’en réapproprient les codes, en apportant une légère inflexion à certaines caractéristiques stylistiques. Loin de l’image décadente qu’on lui a longtemps associée, cette époque est celle d’un brillant renouveau artistique : sommet de ce millénaire, la période saïte (672-525 avant notre ère) est considérée comme une véritable renaissance de l’art égyptien. C’est au cours de cette époque saïte, pendant la XXVIe dynastie, que l’Égypte regagne son indépendance, avant que le pays ne soit envahi par les Perses qui forment la XXVIIe dynastie.
Une prospérité économique accompagne cette période d’échanges avec les autres civilisations. Elle permet la construction d’importants monuments qui célèbrent la grandeur de la culture égyptienne.
Issus de tombes ou de temples prestigieux, sculptures et reliefs, sarcophages et masques funéraires, objets de culte et bijoux sont autant d’illustrations de l’art de cette période, qui mêle élégance des proportions, délicatesse des formes et sobriété des détails. Servie par une maîtrise éprouvée de la technique et un goût prononcé pour la pureté des lignes, la production artistique se distingue alors par des réalisations d’une perfection inégalée, tout particulièrement dans le domaine de la statuaire.
Voir le sujet de Pascale Sorgues.