La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts a annoncé sa candidature dans la 6e circonscription
Duflot et les législatives vu du Conseil de Paris
Lundi, lors du Conseil de Paris, la question de la candidature de Cécile Duflot aux législatives à Paris faisait déjà débat.
Au terme d'un accord avec le PS, Cécile Duflot, conseillère régionale et municipale à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), a annoncé sa candidature pour les législatives 2012 à Paris. Elle sera candidate dans la 6e circonscription (XIe et XXe arrondissements). Le maire de Paris Bertrand Delanoë parle de "parachutage".
"J'ai décidé, après une longue réflexion, d'être candidate sur la 6e circonscription à Paris (XI e et XXe arrondissement). Les militants m'ont donné envie de cette aventure parisienne. J'aime Paris et je sais que la parole des écologistes y est fortement attendue", a déclaré la patronne des écologistes au journal Le Parisien.
Violente réaction de Bertrand Delanoë
Une 6e circonscription de Paris actuellement détenue par Danièle Hoffman-Rispal
(PS). L'arrivée de Cécile Duflot a provoqué la réaction de Bertrand Delanoë. Une violente confrontation a ainsi opposé mardi soir le maire de Paris, appuyé par sa première adjointe Anne Hidalgo, à la première secrétaire Martine Aubry lors du Bureau national du PS, selon plusieurs participants.
"Ca a été très chaud", a affirmé un des participants, "c'était de la folie", a confié un autre, décrivant comment le ton était monté très haut lorsque le Bureau national du PS a décidé d'attribuer aux écologistes la 6e circonscription de Paris.
Furieux de ce "parachutage", Bertrand Delanoë est sorti de la salle de réunion laissant
exploser sa colère dans la cour du PS : "Ils me prennent vraiment pour un con,
ils se foutent de ma gueule", a lancé le maire de la capitale, selon un témoin.
Anne Hidalgo et Martine Aubry se sont, quant à elles, accusées mutuellement de mentir
sur les circonstances de l'attribution aux écologistes de la 6e circonscription parisienne.
Le face à face entre les deux femmes, pourtant très proches - Anne Hidalgo était
porte-parole de Martine Aubry pendant la campagne des primaires PS - a été extrêmement tendu, a-t-on rapporté.
En sortant du Bureau national, Bertrand Delanoë, très remonté, a averti devant micros et caméras : "Ca a été voté, mais ma liberté reste entière. Mes principes démocratiques de transparence, de respect des électeurs, d'une certaine manière de faire de la politique, ça, ça n'est jamais négociable avec personne", a-t-il dit, s'affirmant déterminé "à lutter contre les parachutages et les espèces de tripatouillages".
Dans un communiqué, il estime qu'il n'est "(pas) acceptable" que "cet accord organise à Paris le parachutage d'une candidature pour des raisons totalement étrangères aux enjeux du prochain scrutin national", en visant Mme Duflot sans la nommer. Le maire de Paris juge "légitime que deux circonscriptions (...) soient réservées (à EELV) dès le 1er tour à Paris, comme cela avait déjà été le cas en 2002 et 2007". Mais selon lui, "il n'est pas acceptable" que ces deux circonscriptions "aient été arbitrairement modifiées par rapport aux dernières élections, aboutissant à exclure deux députés sortants - Danièle Hoffman-Rispal et Serge Blisko (10e circonscription, XIII-XIVe arrondissements) - dont la légitimité est incontestable".
La réponse de Cécile Duflot
"Je veux rassurer tout le monde: l'état d'esprit dans lequel je veux être candidate
est constructif et rassembleur. La gauche gagne dans sa diversité", répond Cécile
Duflot dans Le Parisien.
"Quant au parachutage, ça me fait sourire. Il suffit de prendre le RER et le bus
pour aller de Villeneuve-Saint-Georges à Paris!", poursuit-elle.
Interrogée pour savoir si elle vise la mairie de Paris en 2014, une source de
tensions avec le PS, elle répond: "Toute mon énergie est concentrée sur 2012".
Au delà de la 6e circonscription de Paris, l'accord global entre Europe ecologie-les verts et le Parti socialiste prévoit, en cas de victoire de la gauche, une coalition des deux formations à l'Assemblée mais sans être explicite sur une future participation écologiste à un gouvernement. EELV a parlé d'un accord portant sur plus de 60 circonscriptions qui lui seraient réservées avec "25 à 30 députés" en cas de victoire de la gauche et "15 en cas de défaite". Cet accord devra être validé samedi par le conseil fédéral des Verts.
Dès lundi, lors du Conseil de Paris, nous évoquions déjà cette polémique.
Voir ci-contre le reportage de Patrick Ferrante et Pierre Pachoud ainsi que la réaction de Bertrand Delanoë, ce matin, propos recueillis par Patrick Ferrante et Olivier Badin.