Les Molières considérés comme une manifestation coupée du métier par de nombreux théâtres privés.
Les plus importants théâtres privés parisiens ont décidé de se retirer de la prochaine édition des Molières, cérémonie qu'ils jugent dépassée, un boycott qui risque de sonner le glas de ce rendez-vous annuel.
Les directeurs de théâtres privés parisiens ayant appellé à boycotter la cérémonie
des Molières déclinent "courtoisement mais fermement" l'invitation
de Frédéric Mitterrand à les rencontrer "s'il ne s'agit que de parler des Molières".
Frédéric Mitterrand avait indiqué mardi qu'il allait recevoir ces théâtres "le
plus vite possible" pour tenter de les faire revenir sur leur décision, estimant
que les Molières "sont une bonne institution".
Si les théâtres privés se sentent lésés lors de ce genre de cérémonie, "c'est
dommage et il faudrait arriver à ce qu'ils n'éprouvent plus ce sentiment-là ", a
poursuivi M. Mitterrand.
Pour leur part, les directeurs signataires de l'appel jugent "indécent de sous-entendre
que leurs motivations ne tiendraient qu'à l'appât du prix". "Il est absurde d'y voir le dernier avatar d'un conflit théâtre privé/théâtre public", ajoutent-ils, relevant que les représentants du théâtre public au conseil d'administration des Molières "ont démissionné en masse, pour des motifs voisins" des leurs.
Pour ces directeurs, le problème va au-delà "d'un énième remake du mauvais feuilleton
des Molières, une nouvelle fois englués dans une guerre picrocholine", et concerne "le concept même d'une manifestation qui s'est définitivement coupée du métier".
"Notre seule motivation est de travailler à la création d'une nouvelle soirée,
avec l'ambition d'en faire un évènement culturel, moderne et festif, capable de
donner ou de redonner aux téléspectateurs le goût, l'envie, la curiosité de venir
au théâtre, sans se cantonner dans le registre des remises de prix et des discours
convenus", ajoutent-ils.
Voir ci contre le reportage de Jean-Noël Mirande et Didier Jean.