Manifestation devant le Conseil Constitutionnel pour dénoncer la décision d'abroger la loi sur le harcèlement sexuel
200 à 300 personnes se sont rassemblées samedi à proximité du Conseil Constitutionnel,
à l'appel d'associations féministes, pour dénoncer l'abrogation immédiate par cette instance de la loi sur le harcèlement sexuel, un "affront aux droits des femmes", et exiger une nouvelle loi.
"En décidant d'abroger la loi, sans utiliser la faculté qu'il avait de différer cette abrogation, le Conseil constitutionnel a fait un choix politique qui doit être considéré comme un affront pour les droits des femmes", a lancé Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT).
Les manifestantes étaient rassemblées place Colette à Paris, à deux pas de la rue Montpensier, siège du Conseil constitutionnel.
"Les responsabilités de cette abrogation doivent être posées, elles sont d'ordre politique", a insisté Mme Baldeck.
Le Conseil constitutionnel a décidé d'abroger à effet immédiat la loi sur le harcèlement
sexuel, dont il a jugé la formulation trop floue. Suite à sa décision, toutes les procédures en cours pour harcèlement sexuel sont annulées, dénoncent les féministes.
Les deux candidats à la présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se sont tous deux engagés vendredi à soumettre au Parlement, s'ils sont élus, un projet de loi sur le harcèlement sexuel.
En attendant, M. Sarkozy en tant que président de la République, a demandé au garde des Sceaux de donner instruction aux parquets de poursuivre les faits de harcèlement sexuel sur d'autres bases juridiques, comme le délit de violences volontaires.
Les associations féministes ont l'intention de poursuivre leur mobilisation et une nouvelle initiative est prévue le 14 mai devant la Bourse du travail.