Quelque 1.500 musulmans ont manifesté vendredi pour réclamer "un lieu de culte digne".
La marche silencieuse a débuté à la fin de la prière, devant un pavillon qui fait office de mosquée. Celui-ci étant trop petit, des extensions ont été construites derrière le bâtiment.
"Halte à la provocation", "Halte à l'islamophobie", "Musulmans, juifs, chrétiens, soyons unis pour la paix" : 1.300 personnes selon la police, 2.500 selon les organisateurs, ont marché silencieusement en brandissant pancartes et banderoles. Les hommes, en très grande majorité, étaient séparés des femmes qui se trouvaient à l'arrière du cortège.
Le maire UMP de Montfermeil (Seine-saint-Denis) Xavier Lemoine et l'association cultuelle des musulmans de Montfermeil sont en conflit autour des agrandissements de ce bâtiment faisant office de mosquée.
"M. Lemoine nous a assignés en justice pour l'extension du lieu de culte", a rappelé Amar Brahmi, responsable de l'association. En janvier, le tribunal de Bobigny a condamné l'association à fermer ou démolir l'extension dans les six mois. Si le jugement n'est pas exécuté, l'association, qui a fait appel, devra payer 40 euros par jour, explique-t-il. En outre, "il y a une quinzaine de jours, le maire nous a mis en demeure de fermer cette extension", a ajouté M. Brahmi.
M. Lemoine met en avant des "anomalies sur des questions de sécurité". "Ils sont en infraction avec le code de l'urbanisme et ne veulent pas se conformer aux lois de la République", dénonce l'élu.
L'association des musulmans n'a pas prévu de démolir l'extension. "Nous paierons l'astreinte de 40 euros par jour. Comment remettre 500 personnes dehors? Ou sinon, que le maire nous prépare un nouveau lieu de culte", dit M. Brahmi. Il réclame "des conditions dignes pour pratiquer le culte" et affirme que 1.500 musulmans, des Français en majorité, viennent dans cette mosquée le vendredi. M. Brahmi dénonce également "les attaques du maire", "ses appels à la haine".
"J'ai des prises de position, des questionnements vis-à-vis de l'islam, mais ça n'a rien à voir avec ce contentieux", a dit M. Lemoine.