Accusé du meurtre de deux femmes, il comparait depuis lundi devant la Cour d'Assises à Nanterre.
Procés du Pont de Neuilly : perpétuité requise
La perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans, a été requise par l'avocat général contre David Sagno. Celui-ci est accusé du meurtre de deux femmes près du Pont de Neuilly.
L'avocat général Philippe Courroye a requis jeudi la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'encontre de David Sagno. Celui-ci est jugé par la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour le meurtre de deux femmes au pont de Neuilly, dont l'un avait entraîné la condamnation de Marc Machin, ensuite libéré.
Dans son réquisitoire, le procureur de Nanterre a insisté sur la "dangerosité" de l'accusé en étayant ses dires avec des constatations d'experts. "Seule une très longue peine peut nous assurer qu'il n'y aura pas d'autres fois", a-t-il affirmé, faisant référence aux victimes, Marie-Agnès Bedot et Maria-Judith Araujo.
"Il avait la volonté de faire le mal, il l'a dit au juge d'instruction", a rappelé M. Courroye, soulignant la "froideur" de l'accusé, qui est resté impassible dans son box.
Passant en revue les éléments de preuves incriminant David Sagno, telles les traces d'ADN relevées sur les victimes, ainsi que ses déclarations, l'avocat général a souligné le caractère "prémédité" du geste de l'accusé.
"Je ne fais ni le procès de la police ni de la justice (...) Mais je dis qu'il est nécessaire de s'interroger sur le fonctionnement du processus judiciaire", a-t-il également affirmé en revenant sur les deux condamnations de Marc Machin, en première instance et en appel.
Rappel des faits
Dans la nuit du 3 au 4 mars 2008, David Sagno s'était rendu au commissariat de La Défense (Hauts-de-Seine) pour s'accuser des meurtres de Marie-Agnès Bedot, le 1er mai décembre 2001, et de Maria-Judith Araujo, le 22 mai 2002, commis au pont de Neuilly.
Si le second meurtre n'avait jamais été élucidé, le premier avait conduit à la condamnation à 18 ans de réclusion de Marc Machin, âgé de 19 ans au moment des faits. Grâce aux aveux tardifs de David Sagno et à des vérifications génétiques, Marc Machin avait bénéficié d'une remise en liberté en avril 2010 par la cour de révision, qui avait annulé sa condamnation. Il doit être rejugé fin 2012.
Voir ci-dessus le reportage de William Van Qui et Olivier Badin.