En matière de transports, la région Ile-de-France veut se concentrer sur l'usager et la qualité du service.
Le STIF, autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, a validé un nouveau contrat de quatre ans avec la RATP, où l'usager et la qualité de service sont les priorités affichées.
Ce contrat 2012-2015, pour un total d'environ 15 milliards d'euros (rémunération pour le service et investissement) sur quatre ans, fixe les exigences censées répondre aux attentes des voyageurs, mises à rude épreuve ces derniers mois par des perturbations à répétition et une saturation du réseau.
Une des mesures symboliques est le dispositif de bonus-malus financier pour respect ou non de ses obligations: cette enveloppe est augmentée de 21 millions d'euros à 28 millions d'euros.
Un système de Bonus-malus
Le système repose, depuis quelques années, sur une série d'engagements de résultats pris par la RATP. Chacun des ces engagements à un "poids", une importance dans le système de bonus-malus. Chaque fin d'année, le respect des ces engagements ou de certains d'entre eux déclenchent le versement de bonus à la RATP. A l'inverse chaque engagement non tenu bloque le bonus. Dans ce système, la régularité et la ponctualité du service pèsent pour 50%, l'information des voyageurs pour environ 14%, et l'enquête de satisfaction des usagers voit, dans ce nouveau contrat, son poids passer de 1 à 10%.
Reste que, tous les habitués le savent bien, même ce système d'engagements génère ses perversités: tout au long d'une journée, tous les usagers font de la "régulation", souvent à de très nombreuses reprises dans une même journée et bien malgré eux, pour permettre à la RATP d'afficher au départ et à l'arrivée d'une ligne une régularité à peu près constante. Peu importe alors que des milliers de voyageurs perdent en même temps, des minutes de leur temps!
Conscient de l'insatisfaction des clients-usagers, le Stif a introduit dans le contrat qu'en cas de "situation inacceptable" dans les RER - comme ça a été le cas en 2011 -- 50% du Pass Navigo serait remboursé.
Transparence et investissements aussi au programme
Première amélioration demandée à la RATP: la ponctualité. Une distinction sera faite dans le suivi entre les heures de pointe et les heures creuses, ainsi que sur les trains supprimés, à la demande des associations.
La gestion des RER doit être plus "transparente" et il est demandé à la RATP de mettre en oeuvre un poste de commandement unifié avec la SNCF sur le RER B "d'ici fin 2012" et de présenter "d'ici à l'été" les mesures pour y parvenir.
Pour les bus et tramway, le suivi passera d'une vision globale à un détail ligne par ligne.
Si le contrat prévoit une rémunération d'environ 2 milliards par an pour le fonctionnement, il inclut aussi un programme d'investissement "sans précédent" de 6,5 milliards sur les 4 ans, soit une tiers de plus que dans le précédent contrat et un doublement depuis la décentralisation.
Deux tiers (4,3 mds) de cette somme seront affectés à la modernisation et la fiabilisation de l'existant, le dernier tiers (2,2 mds) au développement de nouvelles infrastructures comme les tramways et les prolongement des lignes 4 et 12.