Les représentants religieux juifs et musulmans refusent tout amalgame. Ils se sont réunis cet après-midi.
"C'est le 11 septembre des musulmans"
Retour sur les assassinats de Toulouse et Montauban. Le tueur présumé cerné depuis ce matin, ne s'est toujours pas rendu.Il se réclame d'Al Qaïda. 200 personnes des imams, des responsables religieux juifs, catholiques et des élus locaux ont participé cet après-midi à une cérémonie à Drancy.
L'imam de la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassan Chalghoumi, a appelé à un rassemblement mercredi après-midi en hommage aux victimes des fusillades de Toulouse et Montauban. Une centaine de personnes y ont participé parmi elles, des élus locaux, des responsables catholiques, juifs et musulmans. Ils redoutent la stigmatisation.
> Ecouter ci-contre la déclaration de Hassan Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy.
En Ile-de-France, les musulmans sont le choc après les déclarations du suspect des meurtres de Toulouse et Montauban qui se présente comme un "moudjahid" (combattant de Dieu) et se revendique d'Al-Qaïda. L'homme, un Français d'origine algérienne qui a séjourné au Pakistan et en Afghanistan, a aussi expliqué aux négociateurs qu'il avait "voulu venger la mort d'enfants palestiniens" en s'en prenant le 19 mars à une école juive.
Pour tenter d'apaiser ces craintes, à l'issue d'une nouvelle rencontre avec Nicolas Sarkozy, François Fillon et le garde des Sceaux, les représentants religieux ont refusé tout amalgame entre islam et jihadisme.
L'imam de la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassan Chalghoumi, a appelé à un rassemblement mercredi après-midi, en présence de représentants d'organisations juives et musulmanes pour "condamner fermement ces actes". Pour l'imam, ces tueries, "c'est le 11 septembre des musulmans de France": "la majorité des musulmans qui sont modérés vont être pris en otages entre l'intégrisme et le racisme".
Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM),
a déclaré : "Nous n'accepterons pas que notre religion soit associée à la violence de cette manière".
Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a, lui, ajouté "Notre communauté, dans sa très grande majorité, ne peut pas se reconnaître dans cette forme de pratique, qui n'est que l'expression de la haine, de la violence, du terrorisme, qui n'ont
rien à voir avec les religions que nous représentons".
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a annoncé que la marche silencieuse qui devait réunir dimanche à Paris juifs et musulmans était annulée.
Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim a "demandé à tous les rabbins de réciter des psaumes à l'occasion de l'office de samedi matin à la mémoire des victimes juives et non juives". Un office à la grande synagogue de la Victoire à Paris doit avoir lieu lundi prochain à 19h. Il a ajouté: "Nous ne prions pas seulement pour les nôtres mais pour toutes les victimes du racisme."