Les cafetiers et les restaurateurs sont en conflit avec le maire du 2e pour défendre leurs terrasses rue Montorgueil.
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video title Des terrasses trop envahissantes
Les terrasses de certains restaurants parisiens sont-elles trop envahissantes ? Des patrons d'établissements du quartier Montorgueil, comparaissaient en justice aujourd'hui, assignés par la mairie du 2ème arrondissement. Elle leur reproche de trop s'étaler au détriment des piétons.
Les rues des Petits-Carreaux et Montorgueil sont-elles piétonnes ou non? L’interrogation est au cœur de la guerre sans merci que se livrent depuis plus de trois ans les restaurateurs et le maire du 2e, Jacques Boutault (EELV).
Au centre de la bataille que se livrent patrons de cafés et restaurateurs des rues Montorgueil et des Petits-Carreaux, d’un côté, et le maire Jacques Boutault (EELV), de l’autre, une question : ces rues sont-elles piétonnes ?
Jacques Boutault est bien décidé à limiter le grignotage « excessif » de l’espace public et le dépassement des fameux clous qui ont été posés sur la chaussée, qui délimitent l’espace dévolu à chacun.
Condamnés à des amendes importantes par le tribunal de police, huit commerçants étaient devant la cour d’appel ce mardi 3 avril, avec l’espoir cette fois de se faire entendre.
« Ces rues sont piétonnes, martèle Me Philippe Meilhac, avocat de plusieurs patrons de restaurant et café. La seule contrainte légale est donc de laisser une emprise de 4 m au centre de la chaussée pour permettre le passage des piétons et des véhicules autorisés. Ce que respectent les clients, qui ont des terrasses de dimensions autorisées et qu’ils paient. » Et d’ajouter : « Ce n’est pas parce que les voitures et différents véhicules empruntent cette voie, qui n’est plus fermée par des plots, qu’elle n’est pas piétonne, et qu’une autre réglementation doit s’appliquer qui exigerait la réduction de l’espace dévolu aux commerçants! »
Seulement voilà, Jacques Boutault ne l’entend pas de cette oreille, loin de là : pour le maire, il s’agit d’une « zone piétonne circulée ». Subtilité qui changerait totalement la donne, les cafés devant alors laisser une zone libre de 1,60 m sur chaque trottoir. De fait, les amendes pleuvent au rythme soutenu des contrôles qui se multiplient : « Deux la semaine dernière, et la précédente, encore, s’insurge le patron d’un restaurant de la rue Montorgueil, qui vient d’écoper d’une amende de 8 000 €. C’est infernal. On est même contrôlés à l’heure du déjeuner, devant les clients, poursuit-il, alors que nous avons une autorisation en bonne et due forme… C’est juste une question d’interprétation. »
Une terrasse est même menacée de suppression. Alors, piétonne ou non? Jusqu’à présent, la Ville s’est bornée à reconnaître que le quartier est bien piétonnier mais que, dans les faits, « beaucoup de véhicules y circulent ».
La décision est mise en délibéré le 15 mai.