Deux frères sont morts hier, asphyxiés par les flammes d'un incendie dans un immeuble de Saint-Denis.
Deux frères de six et dix ans sont morts dimanche dans l'incendie d'un appartement d'un petit immeuble d'habitation du quartier Jolliot-Curie de Saint-Denis (93), un sinistre probablement d'origine accidentelle qui a provoqué l'évacuation de 150 habitants.
Lorsque l'incendie s'est déclaré dimanche vers 10h00 et que les premiers secours sont arrivés dans cet immeuble de Saint-Denis, la mère des deux victimes, âgée 30 ans et qui vivait seule avec ses quatre enfants, était sur le palier avec ses deux enfants rescapés. Tous les trois ont été hospitalisés.
Sept personnes ont été en outre légèrement intoxiquées et 150 autres ont été évacuées de cet immeuble propret de sept étages des années 1970, situé dans le quartier Joliot-Curie de Saint-Denis, tout près de Paris, a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis.
L'origine de l'incendie "pourrait être accidentelle" dans un appartement de 80m2 au 3e étage, a-t-on précisé. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Cent-cinquante pompiers ont été dépêchés sur place qui sont parvenus à éteindre le sinistre en trois heures. De fait, il n'y avait plus de fumée qui s'échappait du bâtiment en début d'après-midi.
Douze appartements ont été endommagés et leurs occupants vont devoir être relogés. Des dizaines de voisins et de badauds étaient rassemblés dans le calme au pied de l'immeuble à la façade noircie.
Dans l'après-midi, une trentaine de personnes concernées par le sinistre avaient été dirigées vers le groupe scolaire Joliot-Curie, ouvert par la municipalité pour accueillir, aider psychologiquement et réconforter les personnes évacuées.
"Nous effectuons un recensement des personnes mais elles arrivent au compte-gouttes, souvent elles hésitent à venir. Nous essayons de faire un espace accueillant, avec des tables, des chaises, un coin repos et un coin de jeux pour les enfants", a expliqué Adeline Denimal, directrice adjointe de la Croix-Rouge de Seine-Saint-Denis.
A l'entrée du groupe scolaire, Justine, mère de famille, est arrivée à pied, deux gros sacs dans les bras et sous le choc.
"Tout a brûlé chez moi, je suis partie avec mon fils, sans couches, sans rien, j'ai laissé mon portefeuille sur la table de la cuisine", se désole cette femme d'origine africaine, portant un jogging. "Je ne sais même pas où on va dormir et comment je vais pouvoir aller travailler demain", s'inquiète cette voisine des victimes.
Une autre voisine, Leila, 31 ans, raconte qu'elle a "entendu des cris, il y avait beaucoup de fumée, le sol était très chaud, on a eu extrêmement peur", ajoutant: "Je n'ai nulle part d'autre où aller".