Sénatoriales : les divisions à droite

Tour d'horizon de la multiplication des listes UMP pour les sénatoriales en Ile de France.

Les élections sénatoriales auront lieu en septembre prochain. En Ile de France 53 sièges sont à renouveler. Depuis, le début du mois de juin, l’UMP révèle les listes officielles investies dans chaque département. Comme à chaque fois, les déçus ou les oubliés menacent de présenter des listes dissidentes.  Petit état des lieux en Ile de France.

Paris : vers une liste alternative ?

Chantal Jouanno conduit la liste officielle dans la capitale. Mais le choix de ses colistiers est contesté par quatre maires d’arrondissement et d’autres conseillers de Paris. Ils estiment la liste pas assez pluraliste. Vendredi dernier, ils se sont comptés à l’occasion de la désignation des grands électeurs. Et ils sont assez nombreux pour avoir un sénateur élu s’ils présentent une liste dissidente, ou « alternative » comme ils disent. Et lundi, ils se sont réunis pour désigner leur tête de liste éventuelle. Ce serait Pierre Charon, ancien conseil de l’Elysée, en disgrâce depuis l’affaire de la rumeur Biolay/Bruni, et qui souhaite rebondir au Sénat. A Paris, l’UMP compte quatre sénateurs sortants.

Val d’Oise : deux listes officielles

Les instances de l’UMP n’ont pas voulu trancher entre Hugues Portelli et Françis Delattre. Chacun conduira une liste avec l’estampille officielle de l’UMP. Une situation assez rare sinon inédite. Hugues Portelli est le sénateur sortant. Tellement assuré d’être reconduit qu’il aurait constitué sa liste tout seul dans son coin sans en référer au patron du département Axel Poniatowski. Ce qui a agacé les hiérarques UMP du département. Une liste plutôt d’ouverture avec Arnaud Bazin le nouveau président du conseil général du Val d’Oise.. Du coup, depuis un mois Françis Delattre, maire de Franconville annonçait son intention de présenter une autre liste.  Avec comme numéro 2, Stéphanie Von Euw élue  de Pontoise et n°3 Maurice Lefèvre maire de Garges les Gonesse : les trois plus grosses villes UMP du département. Mais Stéphanie Von Euw n’acceptait de rejoindre cette liste que si elle n’était pas dissidente. La double estampille officielle réconcilie tout le monde. Les grands électeurs trancheront. Dans le Val d’Oise, l’UMP compte deux sénateurs sortants.

Hauts de Seine : vers des listes complémentaires ?

Roger Karoutchi conduit la liste officielle dans les Hauts de Seine. Numéro 2 Isabelle Debré sénatrice sortante.  Numéro 3 : Georges Siffredi, maire de Chatenay-Malabry et n°4 Isabelle Balkany qu’il faut recaser après sa défaite aux cantonales. La principale victime de ce choix est Jacques Gautier, maire de Garches qui est un des sénateurs sortants. Il envisage donc de présenter sa propre liste.  Autre candidate à la dissidence, Joelle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux. Son calcul est le suivant. Elle est actuellement, députée de la circonscription de Neuilly-Puteaux. Jean Christophe Fromantin, maire divers droite de Neuilly se présentera sans doute aux législatives de juin 2012. Et face à Joelle Ceccaldi-Raynaud, il a toutes ses chances. Elle cherche donc à assurer ses arrières en se recasant au palis du Luxembourg et envisage de présenter une liste « complémentaire ». Dans les Hauts de Seine, l’UMP compte  quatre députés sortants.  

Seine Saint Denis : un fauteuil pour deux .

L’UMP a deux sénateurs sortants dans le département. Deux hommes. Christian Demyunck, élu en 2004 sur la liste officielle et Philippe Dallier élu sur une liste divers droite mais qui a depuis réintégré l’UMP. Il faut respecter la parité. L’un des deux  doit donc s’effacer. Philippe Dallier est le favori de Jean-François Copé. Mais il faut trouver une porte de sortie à Chris tian Demuynck. La presse a évoqué un passage dans la préfectorale. Mais la piste serait refroidie selon un observateur.

Pourquoi autant de divisions ?

L’élection sénatoriale favorise les listes dissidentes. C’est une élection au suffrage indirect avec un système de grands électeurs qui ont été désignés vendredi dernier par les conseils municipaux de la région. On ne part pas dans l’inconnu, on sait pour qui votent ces grands électeurs. Ainsi à Paris, les élus estiment que l’UMP va faire quatre sièges. Cela peut être quatre sur une seule liste. Ou trois sur une liste, un sur une autre, ou deux et deux. L’élection s’apparente plus alors à un système de primaires. Mais on ne perd pas de sièges à cause de la dissidence, sachant qu’après les élections les dissidents siègeront dans le groupe UMP.

Reste quand même une zone d’incertitude. On n’est jamais sur à 100% du vote des grands électeurs. Et la répartition des sièges se fait à la proportionnelle au calcul de la plus forte moyenne. Cela avantage les listes qui ont fait un gros score et donc plutôt les listes d’union. On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise mathématique. Cela dépend aussi  du camp d’en face

Présenter une liste dissidente c’est donc prendre un petit risque de perdre un siège. Pendant tout l’été l’UMP va faire ses calculs. L’UMP qui attend de savoir si les centristes de l’Alliance vont présenter des listes autonomes. Tout va être pesé, car la droite peut perdre la majorité au Sénat. Cela va se jouer à quelques sièges près. Ou comme le résume un élu parisien. « Si le Sénat passe à gauche à cause des conneries parisiennes, on va en entendre parler pendant des années »

C’est pourquoi il faut attendre septembre et la date de dépôt des listes pour savoir combien il y aura exactement de listes dissidentes en Ile de France

Les femmes victime de la multiplication des listes.

Présenter une liste dissidente, c’est aussi une façon de contourner la loi sur la parité. Illustration avec le Val d’Oise. L’UMP devrait faire deux sièges. Avec une liste unie, ce serait pour un homme et une femme. S’il y a deux listes, ce serait pour les deux têtes de liste respective. En l’occurrence deux hommes.

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