L'incendie a frappé un squat habité par une trentaine de migrants tunisiens, égyptiens et libyens.
Ce matin, l'incendie d'un immeuble à Pantin a fait 6 victimes. L'immeuble était squatté par des migrants libyens, tunisiens et égyptiens.
Interview d'un témoin de l'incendie
Ce matin, un incendie a fait 6 victimes dans un immeuble de Pantin (Seine-Saint-Denis). Un témoin de la scène raconte.
Au lendemain de l'incendie du squat de Pantin où 6 personnes ont trouvé la mort, rencontre avec des survivants. Ils sont hébergés par la Mairie pour quelques nuits. Ensuite ils retourneront à la rue ou dans des squat insalubres.
L'incendie est survenu vers 06H00 dans un immeuble de deux niveaux situé dans un étroit passage, à Pantin, dans un quartier en rénovation urbaine. L'immeuble appartenant à la municipalité, promis à la démolition, avait été muré par la ville. Mais une trentaine de squatteurs y avaient trouvé refuge.
Au moins six personnes ont péri dans l'incendie de ce squat à Pantin (Seine-Saint-Denis). Quatre victimes sont mortes brûlées et deux sont décédées par asphyxie.
"L'incendie a été éteint par les pompiers vers 07H15", a indiqué sur place le préfet du département, Christian Lambert. "Les pompiers ont pénétré dans les lieux et ont découvert six personnes mortes", a-t-il poursuivi.
"Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, dix personnes ont été évacuées et quatre personnes ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage", a ajouté la procureure de la République de Bobigny, Sylvie Moisson.
Selon les premiers témoignages, l'incendie serait d'origine accidentelle et aurait été provoqué par une bougie tombée par terre. "Il semble effectivement qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame", a déclaré sur place le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, accompagné du préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
La brigade criminelle a été chargée de l'enquête sur ce drame à Pantin, à quelques centaines de mètres de la périphérie de Paris. "Les victimes seraient des Tunisiens et des Egyptiens", ont rapporté Christian Lambert et Sylvie Moisson, "probablement" en situation irrégulière".
Le ministre de l'Intérieur a lié ce sinistre "à une réalité tragique, dramatique de l'immigration clandestine". Il a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration et qui après leur avoir fait miroiter l'espoir d'une vie meilleure, les laissent tomber et les laissent face à une vie d'errance et de malheur".
Claude Bartolone, député PS et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, y a vu plutôt un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence, qui a mené ces personnes à se mettre à l'abri dans des locaux pas du tout faits pour ça".
"C'est un drame de la misère, de l'immigration, de l'absence de solidarité de l'Europe avec un pays qui s'est battu pour plus de démocratie", a déploré M. Bartolone, en allusion au printemps arabe en Tunisie et en Egypte.
Plusieurs dizaines de Tunisiens, arrivés au printemps après la révolution dans leur pays, s'étaient installés dans le parc de la Villette, tout près de Pantin.
"Nous avions découvert récemment que le site était squatté. Nous avions engagé une procédure d'expulsion", a précisé Philippe Bon, directeur de cabinet du maire
de Pantin. Le bâtiment était situé au coeur de la zone d'activité commerciale de Pantin,
a-t-il expliqué.
Aujourd'hui en Ile-de-France, près de 800 migrants sont à la rue et vivent dans des parcs ou des hébergements insalubres.
Voir le reportage d'Alexandra Marie et Mathieu Caillaud.