Un bizutage en lettres de sang

Bizutage à Dauphine: 4 personnes mises en examen pour violences volontaires

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Un bizutage en lettres de sang

Un étudiant de première année de l'université Paris Dauphine porte plainte après un bizutage au cours duquel des "lettres de sang" lui ont été gravées dans le dos

Quatre membres d'une association étudiante ont été mis en examen pourviolences volontaires en réunion avec arme dans l'enquête sur le bizutage d'un étudiant de l'université de Paris-Dauphine. Fin octobre un étudiant de première année avait porté plainte après un bizutage au cours duquel des "lettres de sang" lui avaient été gravées dans le dos.

Ces personnes ont été mises en examen pour "violences volontaires en réunion avec arme ayant entraîné une ITT, incapacité totale de travail de moins de 8 jours. Le parquet de Paris a requis leur placement sous contrôle judiciaire. Elles encourent trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.



Les quatre personnes mises en cause sont des membres de l'association qui a été dissoute à la suite de ces faits. Ils doivent comparaître devant la section disciplinaire de l'universitéle 15 décembre. Selon un décret du 13 juillet 1992, ils sont passibles de sanctions qui vont de l'avertissement à l'exclusion définitive de tout établissement public de l'enseignement supérieur.

Rappel des faits.

Un étudiant en première année de licence de Dauphine avait été agressé lors d'une réunion de recrutement de l'association Japad, (Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine) "au cours de laquelle "un des membres, sous l'emprise de l'alcool, à l'aide d'un instrument qui semble être une capsule de bouteille, (lui) a gravé sur le dos les lettres +Japad+", selon le président de l'Université Laurent Batsch.

L'étudiant en première année de licence en économie et gestion a repris les cours depuis l'agression. L'association Japad était une des plus anciennes et plus grosses associations de Dauphine. Elle organisait le Gala annuel. "Beaucoup d'étudiants sont choqués mais il se trouve que la Japad, qui était dirigée par un petit groupe de personnes, des enfants du XVIe, très friqués, avait mauvaise réputation, ses membres parlaient souvent mal aux autres étudiants", avait témoigné à l'AFP une étudiante de master 1 souhaitant garder l'anonymat.

Cette affaire a relancé les appels à la vigilance contre le bizutage. Sitôt après les faits, le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, avait appelé à "la plus grande vigilance" et "à la plus grande fermeté lorsque des incidents graves se produisent".

Bien que le bizutage soit légalement punissable depuis une loi de 1998, passible de 6 mois de prison et 7.500 euros d'amende, il se poursuit parfois dans certaines universités et grandes écoles, lors de réunions fortement alcoolisées.

Des mesures avaient été prises par le gouvernement, début octobre, pour renforcer le dispositif anti-bizutage avec la mise en place d'un numéro vert dans toutes les académies, déclaration préalable par les organisateurs de soirées et "d'événements d'intégration".

La loi de 1998 initiée par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, définit le bizutage comme le fait d'amener autrui contre son gré ou non à subir ou commettre des actes humiliants ou dégradants. Le bizutage est passible de six mois de prison et 7.500 euros d'amende.

Bien que la loi l'interdisse et qu'il soit légalement punissable, le bizutage se poursuit parfois dans certaines universités et grandes écoles, lors de réunions fortement alcoolisées.
Il entraîne des "traumatismes psychologiques graves" pour 92% des parents d'élèves et 78% y voient "une épreuve humiliante", selon une enquête publiée en septembre dernier par le Comité national contre le bizutage (CNCB).


Dans une lettre envoyée en 2010 aux présidents d'université, Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur, avait donné des consignes de prévention et leur avait rappelé leur responsabilité morale.


Malgré la loi, "les victimes déposent rarement plainte et quand elles le font, elles sont classées sans suite", selon Marie-France Henry, présidente du CNCB.

Voir le reportage de Patrick Ferrante et Pierre Pachoud réalisé le 23 octobre 2011.

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