Le ministre de l'Education nationale saisi l'inspection après la mobilisation des parents d'élèves d'une école primaire.
Un extrait de livre fait scandale dans une école
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a décidé mardi de saisir l'inspection académique de l'Essonne, après la lecture à des élèves de CM1-CM2 de l'école Marcel-Cachin de Morsang-sur-Orge d'un livre sur l'esclavage dont des passages violents ont choqué des parents d'élèves.
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a décidé mardi de saisir l'inspection académique de l'Essonne, après la lecture à des élèves de CM1-CM2 de l'école Marcel-Cachin de Morsang-sur-Orge d'un livre sur l'esclavage dont des passages violents ont choqué des parents d'élèves.
Cette affaire, révélée mardi par Le Parisien, a poussé M. Chatel à "saisir immédiatement l'inspection d'académie", car il est "indigné et choqué par les passages crus lus en classe", a-t-on précisé au ministère de l'Education nationale.
Selon Le Parisien, ce roman sur l'esclavage, "Betty Coton" (Actes Sud Junior), décrit dans des termes violents et très crus le viol et la mutilation d'une petite fille arrachée à son village africain pour rejoindre la Louisiane et y être vendue à un propriétaire qui en fera son souffre-douleur. Selon son auteure, Corinne Albaut, également interrogée par le quotidien, c'est un "ouvrage témoignage sur les horreurs vécues pendant la période de l'esclavage. Un devoir de mémoire", mais "il s'adresse à des adolescents à partir de 13-14 ans, selon leur maturité. Je dirais même que c'est de l'inconscience de lire cela à des enfants de neuf ans".
"Je vais recevoir (l'enseignant, ndlr) pour lui dire notre réprobation et d'ici là je prendrai une décision sur la sanction que nous prendrons", a indiqué à l'AFP le directeur académique des services de l'Education nationale du département, Christian Wassenberg.
L’inspection académique a décidé de la mise en place d’une cellule d’écoute animée par une psychologue. Quant à l’enseignant mis en cause, il a évoqué "un devoir de réserve" lié à son statut de fonctionnaire. Pour sa défense, l'un de ses collègues a évoqué l'"aspect pédagogique et humain" du livre. "Il n’a pas lu ce roman pour choquer", il a accompagné sa lecture d'un travail sur la dignité humaine et le respect de l'autre, a-t-il assuré.
Au ministère de l'Education nationale, on précise que l'inspection doit maintenant faire son travail et que cela ne préjuge pas forcément d'une sanction pour l'enseignant qui a fait étudier ce livre en classe. Epuisé en magasin, l'ouvrage a été réédité l'an passé sous le titre "Noir Coton", précise le journal.
Après la lecture de l'extrait en question fin janvier, "les parents ont récupéré des enfants choqués", a rapporté Sébastien Narme, président du "Collectif de parents indignés" qui s'est constitué à cette occasion. Les parents ont lancé une pétition en ligne, qui avait recueilli environ 350 signatures mardi matin, un chiffre passé à plus de 446 mardi après midi après la médiatisation de l'affaire. "On ne remet pas en cause l'instituteur, on ne cherche pas à faire une chasse aux sorcières, mais à faire en sorte d'éviter de telles dérives", a expliqué M.Narme.
Les parents demandent en outre que soit mise en place une vraie cellule psychologique pour les enfants, alors que, selon ce père d'élève, ils ont pour l'instant été reçus "huit par huit" par une psychologue.