Un syndicat de police veut le retrait d'une plaque d'hommage à Ali Ziri, algérien mort après une garde à vue.
Polémique autour de la plaque hommage Ali Ziri
Deux syndicats de police veulent le retrait d'une plaque en hommage à Ali Ziri, mort en garde à vue à Argenteuil.
Le syndicat de police Alliance a demandé lundi le retrait d'une plaque en hommage
à Ali Ziri, retraité algérien mort en 2009 après un contrôle de police controversé, inaugurée récemment à Argenteuil (Val-d'Oise).
Dans un courrier adressé au maire d'Argenteuil, Philippe Doucet (PS), dont l'AFP
a eu copie, Alliance fait état de "l'indignation" des policiers suite à cette inauguration
et demande à la municipalité de faire retirer "dans les plus brefs délais" la plaque,
jugée "diffamatoire".
Cette dernière a été inaugurée le 14 janvier en présence de 500 personnes, à l'initiative
du collectif "Vérité et justice pour Ali Ziri".
Elle porte l'inscription suivante: "Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin2009 suite à son interpellation par la police nationale."
"Cette inscription indique très clairement que nos collègues seraient responsables
du décès d'Ali Ziri. C'est inacceptable et l'état actuel de la procédure judiciaire ne permet en aucun cas de l'affirmer voire même de le supposer", dénonce Alliance.
"Si nul ne peut contester le droit légitime des proches de Monsieur Ziri de connaître
la cause de son décès, les policiers (...) n'acceptent pas que la présomption d'innocence qui leur est due soit bafouée", poursuit le syndicat.
Contacté par l'AFP, le secrétaire départemental d'Alliance, Ludovic Collignon,
a déclaré "se réserver le droit de saisir la justice", au cas où la plaque ne serait
pas retirée.
Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, lors d'un contrôle routier. Les deux hommes, fortement alcoolisés, avaient été transportés au commissariat d'Argenteuil et placés en garde à vue.
Tombé dans le coma, le retraité de 69 ans était mort deux jours plus tard, à l'hôpital
d'Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et
l'alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé
la présence d'hématomes.
Le parquet de Pontoise a requis à la mi-décembre 2011 un non-lieu dans cette affaire.
Il revient désormais au juge d'instruction de prendre une décision.