Un jeune homme meurt lors d'un contrôle de police

Un homme de 25 ans victime d'un arrêt cardiaque lors d'un contrôle de la BAC.

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Un homme est mort lors d'un contrôle de police

Le climat était tendu cette nuit à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, après la mort hier soir d'un jeune homme lors d'un controle de police dans une affaire de stupéfiant. La victime aurait succombé à une crise cardiaque. Policiers et médiateurs ont été déployés dans le quartier.

Le drame s'est déroulé mardi soir dans le hall d'un immeuble d'Aulnay-sous-Bois. Des policiers de la BAC sont intervenus pour effectuer un contrôle de stupéfiants. Selon les conclusions de l'autopsie réalisée mercredi, la victime est décédée en raison d'une malformation cardiaque. Aucune trace de coups ni aucun traumatisme n'ont été révélés.

>Voir ci-contre le reportage de Alexandra Marie et Matthieu Caillaud.

"La mort est dûe à une rupture de l'aorte, consécutive à une malformation cardiaque",

a indiqué le parquet. "Aucun traumatisme et aucune trace de coups n'ont été relevés par le médecin qui a effectué l'autopsie". Selon le parquet de Bobigny, le jeune homme, âgé de 25 ans, "était porteur d'une maladie génétique qui entraînait une fragilité des artères et des problèmes cardiaques". "La rupture de l'aorte était très importante au moment du décès. D'après le médecin, elle avait commencé avant l'interpellation", a-t-on assuré. "Les investigations se poursuivent", un rapport toxicologique a été ordonné par le parquet.

Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour "recherche des causes de la mort" après le décès du jeune homme, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. La procureure de Bobigny a décidé de recevoir la famille de la victime, à sa demande, dès la clôture de l'enquête, a précisé le parquet.

Selon les premiers éléments, la victime, âgée de 25 ans, se trouvait dans le hall d'un immeuble avec une dizaine d'autres personnes lorsque des policiers en patrouille ont décidé d'effectuer un contrôle à la recherche de stupéfiants.

D'après le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert, le jeune homme a été "menotté" pendant le contrôle, mais "sans aucune violence".

Durant leur patrouille mardi soir, des policiers en civil s'étaient vu proposer du cannabis par trois jeunes, qui les avaient pris pour des clients potentiels, selon la radio citant des sources policières. Pendant le contrôle de police, "les trois personnes étaient assises, menottées, mais le menottage s'était passé sans aucune violence, ce qui est bien précisé d'ailleurs par les deux amis du décédé", a déclaré le préfet. "Pendant l'attente et les vérifications, un des jeunes, qui a 25 ans, fait un malaise, les policiers lui font le bouche à bouche et les premiers soins et ensuite appellent les pompiers", a-t-il rapporté.

D'après la préfecture de Seine-Saint-Denis, "les pompiers sont aussitôt arrivés sur place pour lui porter secours", sans réussir à le réanimer. "La victime avait des problèmes de santé (...) Elle s'était rendue mardi après-midi à l'hôpital pour un examen de cardiologie", a précisé la préfecture, citant les propos des amis de la victime aux pompiers.

Selon ses camarades, la victime avait également pris du Viagra, un médicament destiné à lutter contre les troubles de l'érection et déconseillé en cas de problèmes cardiaques.

Le calme régnait mercredi matin dans la cité d'immeubles de brique rouge, a constaté l'AFP, après une nuit tendue autour de l'immeuble où les faits se sont déroulés.

Une nuit tendue autour du lieu du drame

Des feux ont été allumés sur la chaussée, rapidement éteints par les pompiers, et de nombreux policiers ont été déployés dans le quartier, où l'éclairage public a été coupé, d'après un autre journaliste de l'AFP. Des groupes de jeunes s'étaient rassemblés au pied des barres d'immeubles, hautes de quatre à cinq étages, mettant en cause le rôle de la police dans le décès.

"Il leur a dit qu'il était malade, mais ils l'ont poussé. Ce n'est pas normal d'interpeller des jeunes dans ces conditions. Ils ont tué un jeune innocent", a affirmé à l'AFP Saïd, un jeune de la cité qui assure - sans qu'il ait été possible de le vérifier - avoir été présent lors du contrôle. "Les jeunes sont en colère, je les comprends", a confié à l'AFP une habitante de la cité, Aïcha Oubrahim. "Normalement, c'est plutôt une cité calme, ce n'est pas le Bronx. Mais quand on fait un contrôle violent, c'est de la provocation".

"Le contrôle de police s'est passé normalement", a assuré de son côté la préfecture. L'Inspection générale des services (IGS, la police des polices) n'avait pas encore été saisie mardi soir "mais devrait l'être prochainement", a-t-on appris de même source.

Ce drame intervient après l'interpellation "musclée" de Wissam El-Yamni, 30 ans, décédé dans la nuit de la Saint-Sylvestre dans un quartier sensible de Clermont-Ferrand, sous tension depuis. Par ailleurs, sept policiers avaient été condamnés à des peines de six mois à un an de prison ferme fin 2010 à Bobigny pour avoir menti et accusé à tort un homme dans le cadre d'un course-poursuite à Aulnay-sous-Bois.

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