S'il est prématuré de chiffrer le coût de ces inondations, les premières évaluations et la liste des dépenses à venir laissent entrevoir un coût supérieur au milliard d'euros.
Selon le ministre des Finances Michel Sapin, interrogé dimanche au Grand Jury RTL.LCI/Le Figaro, ces crues auront "des conséquences lourdes" pour les zones touchées "mais pas pour l'économie française". Les sinistrés pourront être indemnisés par les assureurs une fois reconnu l'état de catastrophe naturelle. Ce devrait être fait mercredi en Conseil des ministres.
Une première estimation de l'Association française des assurances (AFA) indique "600 millions d'euros", mais de son côté, la Maif avance un coût proche de 2 milliards d'euros. Selon l'Argus de l'assurance, plus de 43.000 sinistres avaient été déclarés dès vendredi. En Seine-et-Marne, un millier d'entreprises ont été touchées, selon le conseil départemental, "dont 300 à 500 avec un risque sur la pérennité de l'entreprise". À Nemours, "près de 200 commerces sont sinistrés", selon la mairie.
Tourisme
En début de période estivale, le secteur est l'un des plus touchés. Avec la fermeture de deux grands musées : Le Louvre de vendredi à mardi inclus et Orsay jusqu'à mardi matin. Outre le manque à gagner en terme de billetterie, les deux musées ont dû mobiliser du personnel pour mettre à l'abri les œuvres menacées par la montée des eaux.
C'est "un coup dur" aussi pour le tourisme fluvial et le transport de marchandise, selon le comité des armateurs fluviaux. D'autant que la crue fait suite aux attentats qui avaient déjà entraîné une baisse d'activité entre 30 et 50%. Interdiction de naviguer pour les bateaux-mouches qui promènent 8 millions de touristes par an (plus de 20.000 par jour en moyenne), et parfois les restaurent. La fermeture de la navigation sur la Seine perturbe aussi le transport de marchandises (2 millions de tonnes par an).
Agriculture
Des "dizaines de milliers d'hectares" dans le Centre Val-de-Loire et le bassin parisien ont été touchés, selon Xavier Beulin, président de la FNSEA, interrogé. "Pour les terres encore submergées aujourd'hui et où il n'y aura pas de récolte derrière, c'est une perte de 1.000 à 1.500 euros à l'hectare suivant la culture, entre un maïs ou des céréales", a-t-il précisé.
Pour les maraîchers, ces pluies excessives ont plus d'impact qu'une crue en hiver car au printemps ce sont les plants prêts à être vendus qui sont concernés. Ainsi les fraises de plein champ et les salades sont dévastées.
Transports
Le coût le plus important pour la SNCF sera lié au RER C dont la circulation est interrompue depuis jeudi dans Paris sur la partie de la ligne en contrebas de la Seine entre les stations gare d'Austerlitz et Javel. Les voies et gares ont été inondées et même si la situation s'améliore à Paris, le trafic ne devrait pas reprendre avant plusieurs jours.
L'Autoroute A10 coupée par quatre nappes d'eau au nord d'Orléans a dû être fermée partiellement depuis mardi matin. Et Vinci, propriétaire du concessionnaire Cofiroute, a dû organiser un chantier gigantesque pour évacuer 300 véhicules bloqués. D'importants moyens techniques et humains (300 salariés) ont été mobilisés.