J0 de Paris 2024. Avec ces pièces de collection en or, en argent et en bronze, la Monnaie de Paris en lice pour les Jeux

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La Monnaie de Paris a frappé des pièces de collection exclusives à l’occasion des Jeux olympiques. Nous avons suivi la fabrication d’une de ces pièces en or dans son usine, au cœur du quartier latin. Avis aux collectionneurs !

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Ces pièces de collections à l’effigie des JO 2024 devraient venir agrandir la collection des numismates ou des amateurs d’objets d’art. Car, on parle bien d’art, lorsque l’on franchit le vaste bâtiment, situé quai de Conti, dans le 6ème arrondissement de Paris. La Monnaie de Paris a proposé les premières pièces J.O en 2021.

Dans ces lieux, l’unique usine parisienne encore en activité, exerce une mission régalienne depuis sa fondation en 864, à savoir frapper la monnaie nationale française, et notamment les pièces de collection. 

La Monnaie de Paris frappe 850 pièces par minute et par machine à Paris. L’atelier travaille exclusivement l’or et l’argent, et également des métaux non précieux pour les médailles et les décorations. Il transforme les flans en petites séries frappées comme la monnaie, les médailles et les décorations. 

En numismatique, un flan désigne un morceau de métal taillé, généralement rond, puis pesé avant d'être frappé pour devenir une pièce de monnaie.

Frappée, la pièce compte deux faces. L'avers qui porte l'effigie de l'autorité émettrice, à savoir, ici, la Monnaie de Paris, et l'autre face s'appelle le revers sur lequel apparaît la valeur faciale.

À l’atelier de monnayage, les flans arrivent déjà coupés. Avis au collectionneur, la nouvelle collection J.O 2024 en or à 250 euros à l’effigie de l’Arc de Triomphe et de la mascotte Phryge vient d’être frappée. L’estampage de cette pièce de 18 millimètres de diamètre est calibré à la perfection par le monnayeur qui ajuste sa presse avec précision.

"Je pars d'un flan en or fin préalablement préparé. Je fais souffler le flan pour enlever la poussière qui aurait pu se poser. Je place le flan dans la presse et je vais appliquer deux coups à 48 tonnes. Ensuite ça devient une monnaie avec ma face et mon revers dédié au J.O 2024", explique Florian Trachet, responsable de l’atelier de frappes à la Monnaie de Paris.

Selon la taille de la pièce, les pièces sont frappées, avec des poids différents. La frappe des monnaies est réalisée par des presses pouvant porter des coups à la minute, qui varient de 11 tonnes à 280 voire 300 tonnes, en fonction du diamètre, de la profondeur et du détail de la gravure.

Après la frappe, les pièces sont scrutées à l’œil nu par Florian Trachet. "Je vais regarder dans les détails si tout est bon. Si la gravure est bien remontée, pas de rayures, si elle est exempte de poussière, et aucun défaut", explique-t-il.

Un travail de vérification qui est effectué toutes les dix pièces. Ce nombre varie en fonction du produit frappé, car parfois chaque pièce est vérifiée pour certaines séries. Le contrôle se poursuit, même si elles sont parfaites. Un service "contrôle qualité" regarde ensuite ces pièces avec des loupes plus grosses. "On n'en fait tellement dans la journée qu’on n’est pas à l'abri de passer à côté de quelque chose", admet le responsable de l'atelier, qui fabrique 700 pièces par jour pour cette série.

Des pièces inspirées et inspirantes 

À pied d’œuvre depuis 2020, Joaquin Jimenez, le Graveur général de la Monnaie de Paris sublime les Jeux olympiques et paralympiques à travers une collection impressionnante des disciplines et des lieux emblématiques de la capitale. Sa créativité audacieuse est présente dans toutes les collections. Ses productions sont frappées par la Monnaie de Paris depuis 1986.

La pièce de monnaie, c'est le principal support que les gens véhiculent dans leurs poches. C'est la petite partie du trésor national que tout le monde peut s'échanger et ça c'est important.

Joaquin Jimenez, le Graveur général de la Monnaie de Paris

La surface d’une petite pièce n’arrête pas l’artiste. Penché sur ses croquis, paré d’une blouse noire de peintre, Joaquin Jimenez trace ses coups de crayon, incisifs et maîtrisés. Ces dessins racontent des histoires pleines de valeurs. Liberté, égalité, fraternité, combativité, beauté, imprègnent chacune de ses créations. Toujours dans cet esprit, celui de dessiner pour raconter une histoire accessible à tous et qui marque un souvenir inaltérable de Paris.

"Les JO sont un grand événement qu'on se doit, nous, d'illustrer sur les monnaies. La pièce de monnaie, c'est le principal support que les gens véhiculent dans leurs poches. C'est la petite partie du trésor national que tout le monde peut s'échanger et ça c'est important", raconte Joaquin Jimenez.

À la recherche de son sou fétiche

La collection JO est le fruit de plusieurs années de travail avec des premières monnaies proposées dès 2021. "Nous avons mis sur nos pièces de collection la plupart des symboles qui vont vivre pendant les Jeux. Évidemment l’emblème des JO, mais aussi les différents sports, olympiques et paralympiques, mais également des sports antiques, avec le Génie ou la Semeuse qui pratiquent ces sports", explique Magali Racine Cheffe de collections.

Les collectionneurs sont très friands des produits olympiques et paralympiques. On voit que ce sont des produits qui plaisent beaucoup et de plus en plus.

Magali Racine, Cheffe de collections de la Monnaie de Paris.

Les collectionneurs peuvent également se tourner vers "une collection héritage, qui illustre les grands lieux patrimoniaux français, qui vont notamment accueillir des épreuves de ces Jeux olympiques, comme la Tour Eiffel, le Sacré-Cœur, le Grand Palais, ou le Château de Versailles", ajoute-t-elle.

Collectionneurs débutants ou aguerris, voici une belle collection de pièces de monnaie. "Les collectionneurs sont très friands des produits olympiques et paralympiques. On voit que ce sont des produits qui plaisent beaucoup et de plus en plus. Plus les jeux se rapprochent, plus les collections fonctionnent", explique Magali Racine, Cheffe de collections.

Des collections à découvrir sur place, dans la boutique en ligne ou celles des partenaires, comme La Poste. Des pièces pour tous les budgets à offrir ou conserver comme son sou fétiche ou son plus beau souvenir à l’effigie de cet événement historique et planétaire. 

Anneaux, devise, flamme ou l’imaginaire du maître graveur

Des dessins, Joaquin Jimenez en fait, tout le temps et sans cesse. Son imagination est à la fois figée dans le temps, mais aussi dans notre temps. Il sublime les monuments, fait revivre les figures numismatiques, les héros mythiques et mythologiques à travers les sports olympiques et paralympiques. Hercule contemplant le Château de Versailles, la mascotte Phryge se déhanchant sur de la breakdance, les athlètes atteints de déficiences visuelles shootent dans le ballon.

Droit au but. Joaquin Jimenez marque à chaque coup. Il suscite chez n’importe qui ou plutôt chez tout le monde, une émotion, une réaction, une envie de vivre. Peu importe, le projet ou le prix de la pièce, la même passion l’anime. D’une histoire jaillit une collection. "L'histoire qui est bien, c'est celle des séries des grands thèmes numismatiques revus avec les JO, c'est-à-dire la Semeuse, la Marianne, le Génie de la liberté, Hercule, qui font du sport et qui sont représentés de manière iconoclaste", explique le Graveur général.

Comme le combat d’Hercule qui lutte contre une gargouille de Notre-Dame, ou encore le Génie de la liberté qui lance un disque immortalisé devant l’Arc de Triomphe. Le vrai Génie, c’est surtout Joaquin Jimenez. Sur chaque pièce, un trait de son tempérament est frappé. Frappantes, ces pièces qui représentent Hercule et le Génie de la liberté et qui poussent Marianne à chausser des gants de boxe.

J'ai voulu incarner la semeuse comme une femme de notre époque. Aujourd’hui, les femmes sont actives, se défendent, et c’est pour ça qu’elle a des gants de boxe.

Joaquin Jimenez, le Graveur général de la Monnaie de Paris

Dans chaque collection, les pièces racontent des lieux, des rencontres, des situations, des challenges et parfois des batailles. C’est le risque lorsqu’on est avant-gardiste comme Joaquin Jimenez. Comme avec le personnage numismatique de la Semeuse, qu’il magnifie et la rend combative en boxeuse. "Croyez-moi ça n’a pas été facile et ça a fait réagir. J’ai eu le droit à des commentaires négatifs en touchant un symbole de la France. Moi, j’ai voulu incarner la Semeuse comme une femme de notre époque. Aujourd’hui, les femmes sont actives, se défendent, bref, se battent et c’est dans cette catégorie que j’ai voulu l’incarner, c’est pour ça qu’elle a des gants de boxe" , se livre passionnément Joaquin Jimenez.

Lorsqu’on lui demande, son podium olympique pour ces pièces qui concourent, il préfère déjà penser à sa prochaine création. Avec son crayon, il imagine toujours "plus vite, plus haut, plus fort". 

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