Jérémy Ferrari : "Ma vie avec les autres nécessite beaucoup d’efforts et d’énergie chez moi"

Jérémy Ferrari, actuellement à l’affiche de son spectacle "Anesthésie générale", prend place dans le fauteuil noir du psychanalyste Gérard Miller ce mardi 27 décembre à 18h40 sur France 3 Paris Île-de-France.

En 1996, Jérémy Ferrari a onze ans. Il habite avec son père Fabrice Larzillière et sa mère Murielle Larzillière, née Ferrari, commerçants dans une alimentation à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Il a passé une partie de son adolescence en Belgique, ses grands-parents en étant originaires.

À cet âge, le jeune Jérémy se découvre un ami imaginaire singulier. "La maison de Boule et Bill m'a toujours énormément apaisé. Personne ne vieillit, tout reste exactement comme la veille", confie l'humoriste. Cette maison "où rien ne bouge, où rien de grave ne se passe" était la "parenthèse" où le petit garçon qu'il était, éprouvait du plaisir à s'y échapper.

"Je préférais les épisodes de nuit : je fermais les yeux et j'essayais d'imaginer que je dormais dans cette maison."

Jérémy Ferrari

dans l'émission "Les Amis Imaginaires" sur France 3

"Ma mère continue de m'offrir Boule et Bill", assure le comédien qui se voit offrir chaque année un numéro de la fameuse bande dessinée belge sous le sapin par sa mère. "Je vais avoir mon Boule et Bill le 25 décembre".

Cet attachement particulier pour cette maison “ami imaginaire” le suit jusqu’à l’âge adulte. “Quand j’ai eu à faire un achat immobilier, je me suis dit que je voulais vraiment une maison, avec un jardin et des chiens”, confie-t-il, précisant n’avoir pas pu obtenir l'équivalent de Caroline la tortue comme dans Boule et Bill, mais avoir tout de même fait la niche du chien. “J’ai voulu reproduire ce côté paisible de la maison.

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Dans "Les Amis Imaginaires", présenté par Gérard Miller, l'humoriste Jérémy Ferrari se confie sur son ami imaginaire bien particulier. ©France 3 Paris Île-de-France

Néanmoins, la tranquillité permanente de cette maison imaginaire et son image idéale que Jérémy Ferrari s’en est faite, détonnent face à son autre ami imaginaire : le combattant Son Goku du dessin-animé Dragon Ball Z.Je considère que l’extérieur est un peu une guerre quotidienne pour moi. C’est comme affronter les autres, même si personne ne m’attend pour me casser la gueule”, témoigne celui qui assure que sa vie a toujours été un combat de tous les jours où il passe son temps à s’imposer “de nouveaux obstacles”.

“Ma vie avec les autres nécessite beaucoup d’efforts et d’énergie chez moi.”

Jérémy Ferrari

dans l'émission "Les Amis Imaginaires" sur France 3

Quand je vais sur un plateau, je sais qu’on va attendre de moi du débat. Je ne peux pas faire une émission de télévision tranquille. On va toujours me mettre un mec à gauche ou à droite et attendre que j’entre en conflit avec, mais si j’en ai pas forcément envie” insiste-t-il. Son vif accrochage avec le Premier ministre Manuel Valls dans l'émission On n'est pas couché sur France 2 en 2016, avait suscité de nombreuses réactions, ainsi qu'un certain engouement autour de son spectacle.

Encouragé à pratiquer très tôt le judo par son père Fabrice, passionné d’arts martiaux, il en devient ceinture noire à 18 ans. Depuis, Jérémy Ferrari jongle entre professeur de ju-jitsu et ses cachets d’humoriste. “Je me suis mis un parcours du combattant de l’autre côté de mon portail. Personne ne me l’a imposé.

“On m’a changé d'établissement car j’avais trop de conflits dans l’école de mon quartier.”

Jérémy Ferrari

dans l'émission "Les Amis Imaginaires" sur France 3

À Charleville-Mézières, le jeune Jérémy se soucie déjà de l'image qu'il se construit auprès des autres. Dans le quartier, j’étais le bourgeois. Ce qui était absurde, puisqu’on vivait dans le même quartier”, assure-t-il, admettant qu’il avait “peut-être un peu plus” que les autres en étant notamment fils unique.

Par la suite, il quitte le lycée pour se consacrer au théâtre après avoir été repéré par Bruno Nion, le directeur du théâtre de Charleville-Mézières. Il rejoint alors l'école de théâtre Ludus de la ville, où il met en scène ses premiers spectacles. Conseillé par son père Fabrice, il prend le nom de sa mère en tant que nom de scène. Mais âgé de seulement dix-sept ans, il quitte sa ville natale et intègre le cours Florent à Paris.

Après un premier passage sur le petit écran dans l’émission Morning Café sur M6, Jérémy Ferrari se distingue par un humour décalé et politiquement incorrect en 2010 dans l’émission On n'demande qu'à en rire sur France 2 de Laurent Ruquier. Son spectacle Hallelujah Bordel ! rencontre un vif succès. Il le joue plus de 700 fois dans les salles parisiennes jusqu'en 2012.

Cité comme l’homme le plus corrosif de l’hexagone” dans par le présentateur Thierry Ardisson dans l’émission Salut les Terriens de Canal+ en 2017, Jérémy Ferrari s’attaque alors aux sujets les plus sensibles de notre société comme la religion, le handicap ou encore la guerre.

En octobre dernier, il se confie sur son combat sans équivoque contre ses addictions et sa tentative de suicide dans l’émission Quelle époque ! sur France 2. "À trente ans, j'ai commencé à accepter de boire tous les soirs. [...] Un jour, vous vous levez un matin et vous êtes incapable de fonctionner. Vous êtes tellement pris d'angoisse et vous êtes tellement mal que vous êtes incapable de fonctionner. J’en suis arrivé à boire du matin au soir, jusqu’à la tentative de suicide".

Après vingt ans de carrière, Jérémy Ferrari est à l’affiche de son spectacle sur le thème de la santé Anesthésie générale depuis 2019, avec une interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Il le réécrit notamment en fonction de la crise sanitaire lors de la reprise de sa tournée en 2021. À travers son spectacle Anesthésie générale, Gérard Miller le questionne alors sur une probable recherche de quiétude désormais, ou la quête d’une “sorte d’homéostase”. “C’est une quête permanente, sachant que j’ai fait une cure de désintoxication et après une tentative de suicide.

“Maintenant que je m’en suis sorti, [...] je sens que l’étape d’après est la sérénité, que je n’ai pas encore.”

Jérémy Ferrari

dans l'émission "Les Amis Imaginaires" sur France 3

Les Amis Imaginaires, à découvrir chaque soir en inédit à 18h40 sur France 3 Paris Île-de-France, et dès maintenant sur france.tv/idf.

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