Jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière minute ce mercredi 13 avril, les accusés au procès du meurtre de la policière municipale Aurélie Fouquet ont, une dernière fois, comme ils le font tous depuis le début du procès, nié en bloc leur implication, avant que la cour ne parte délibérer.
L'avocate générale a requis 22 années de prison contre le caïd médiatique, voyou récidiviste et arrogant Redoine Faïd, qu'elle a mis dans son réquisitoire "au centre" de l'attaque ratée de fourgon blindée, à défaut de pouvoir l'impliquer dans la fusillade mortelle qui l'a conclue, à Villiers-sur-Marne.
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Trois des neuf hommes jugés depuis le 1er mars à Paris sont accusés du meurtre, et avant cela d'avoir tiré sur des policiers et des automobilistes: Rabia Hideur, Daouda Baba et Olivier Tracoulat. Trente ans de prison ont été requis contre eux.
- "J'ai rien fait", "je suis totalement étranger au braquage qui a mal tourné le 20 mai 2010", coûtant la vie à la jeune femme de 26 ans, a dit Redoine Faïd.
- "Je suis un vrai, vrai innocent", a dit Rabia Hideur.
- "J'y étais pas", a dit Daouda Baba.
Olivier Tracoulat, sans doute mort des suites de la fusillade du 20 mai 2011, est jugé en son absence.
- "Je ne veux pas payer pour ce que je n'ai pas fait", s'est défendu Malek Khider (25 ans requis). Il a reconnu avoir participé au projet de hold-up, dans une deuxième équipe, qui n'a pas pris part à l'équipée meurtrière.
Jean-Claude Bisel avait avoué avoir veillé Olivier Tracoulat le soir du drame, un "recel de malfaiteur" qui vaut trois années de prison pour le parquet. Olivier Garnier et William Mosheh ont chacun dit qu'ils n'avait "strictement rien à voir". L'avocate générale demande huit années de prison pour ces deux logisticiens de l'équipe.
Elle a par contre requis l'acquittement pour le neuvième accusé, William Mosheh.
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Les sept semaines de procès n'ont pas apporté beaucoup de preuves matérielles, mais un faisceau d'indices et de soupçons. Les éléments les plus accablants sont sans doute venus des accusés eux-mêmes, qui ont sans cesse oscillé entre "loi du silence" et alibis rocambolesques. Le délibéré, qui doit répondre à 287 questions et prononcer les peines, va sans doute durer plusieurs heures