"La ville est devenue bien plus dangereuse", les cyclistes parisiens mécontents

Six jours après la mort de Paul Varry, tué par un automobiliste, huit associations cyclistes sont attendues auprès du ministre des Transports ce lundi 21 octobre. Avant cette réunion, des usagers du vélo à Paris livrent leur constat et leur solution pour mieux protéger les cyclistes.

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"Il faut toujours un drame pour que les choses bougent", souffle Annie alors qu'elle attache son vélo en face de l'arrêt de métro Pigalle (18e arrondissement de Paris). Cette quinquagénaire qui se déplace en deux-roues depuis "plus de 25 ans" se dit "très attristée" mais "malheureusement peu surprise" de la mort de Paul Varry.

Six jours après le décès de ce jeune cycliste de 27 ans, le ministre délégué aux Transports François Duvrovray reçoit huit associations cyclistes ce lundi 21 octobre à 16 heures. Comment éviter que ce drame se reproduise alors que plus de 200 cyclistes meurent chaque année sur la route ? Alors que les associations tentent de répondre à la question, des usagers du vélo à Paris nous partagent leurs solutions. 

Une voirie trop dangereuse

"Malgré l'augmentation des zones cyclables, j'ai le sentiment que la ville est devenue bien plus dangereuse", poursuit Annie. Un sentiment partagé par Jean-Baptiste, un autre habitué du bicycle. "On a deux choix. Soit on prend la route en contresens, soit on roule sur le trottoir et on empiète sur l'espace des piétons", détaille l'étudiant de 23 ans. "Que ce soit entre les cyclistes ou les voitures, le premier problème, c'est la densité de la circulation", conclut-il avant d'enfourcher un vélo de course Peugeot bleu turquoise style vintage en direction de la place Saint-Georges.

De passage dans la capitale pour les vacances, Julie reconnaît "la présence d'infrastructures", mais les "juge trop étroites" surtout au vu "du nombre de cyclistes qui s'entasse dessus". L'organisation "désastreuse" de la voirie parisienne a pour effet de "nous monter tous les uns contre les autres", renchérit Emmanuelle tandis qu'elle dépose un Vélib'. "Je transportais parfois ma fille derrière moi, je pense que c'est terminé maintenant", glisse-t-elle.

Un espace difficile à partager

Comme Emmanuelle, certains racontent des scènes qui impliquent des violences de la part des automobilistes. "Des insultes reçues" pour elle et Annie, quand Saïd, un autre cycliste de 48 ans, se rappelle une "queue de poisson" pas plus tard que le mois passé.

Les voitures ne respectent pas les cyclistes car elles sont davantages protégées

Saïd, 45 ans, ingénieur et cycliste parisien

à France 3 Paris Île-de-France

Pour Saïd, grand utilisateur des vélos en libre-service, "les voitures ne respectent pas les cyclistes, car elles sont davantage protégées. C'est un peu pareil pour les cyclistes avec les piétons." À la question du problème principal sur la route, il répond "la vitesse". Un point sur lequel Saïd s'accorde avec Annie pour qui "la solution pour réduire les risques d'accident est d'installer beaucoup plus de dos d'ânes".

Des solutions concrètes

Apparues pendant les Jeux Olympiques, les nouvelles pistes cyclables sont prises en exemple par presque tous les interrogés, même si "elles sont souvent trop fréquentées" explique Martha. Cette trentenaire qui va travailler tous les jours à vélo pense qu'il en faudrait "beaucoup plus" pour résoudre le problème. "Je pense que partager est compliqué, il faudrait séparer plus efficacement", avance-t-elle.

Meilleure prise en compte des plaintes, conservation du budget pour le plan vélo, passage du brevet de sécurité routière de niveau 3 avant la sortie du collège etc. Les associations ne vont pas débarquer chez le ministre délégué aux Transports sans propositions. "On se rend à cette réunion pour que le gouvernement prenne en considération le sujet qui a émergé à travers ce meurtre" explique Alexis Frémeaux, président de Mieux se déplacer à bicyclette, une des associations attendues par le ministre ce lundi à 16 heures. "Les cyclistes font face à toute la gradation de la violence de la part des automobilistes", martèle-t-il, "il s'agit de faire changer les comportements".

Le mardi 15 octobre, Paul Varry, 27 ans, est décédé sur la voie publique mardi, écrasé par un automobiliste avec qui il venait d'avoir un différend, sur le boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris. Le conducteur, un technico-commercial de 52 ans, a été mis en examen pour meurtre et écroué.

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