Des zones à Paris où le cycliste devra poser le pied à terre : une proposition d'un maire qui fait débat

Delphine Bürkli, la maire du 9e arrondissement prône la création de zones "cyclistes pied à terre". Objectif : apaiser les tensions entre cyclistes et piétons. Un projet qui ne convainc pas les associations de défense des adeptes du vélo qui pointent du doigt le manque d'aménagements spécifiques pour les cyclistes.

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"C'est une proposition de bon sens et de pragmatisme issue du terrain, il ne s'agit pas de pénaliser le vélo au contraire", affirme Delphine Bürkli. La maire du 9e arrondissement souhaite qu'en fonction de la densité de la population, dans certaines rues, à certaines heures de la journée pendant le WE, le cycliste mette pied à terre.

Au-delà de son arrondissement, à l'échelle de Paris, Delphine Bürkli préconise que la Ville en concertation avec les mairies d'arrondissements, établisse des zones "cyclistes pied à terre, au cas par cas, avec des plages horaires définies". Et pour l'élue, ces zones "pied à terre" doivent englober les rues à proximité des crèches et des écoles. La semaine prochaine, la maire du 9e arrondissement présentera sa proposition de "zones cyclistes pied à terre" au Conseil de Paris.

Delphine Bürkli prend l'exemple de la rue des Martyrs, l'une des rues les plus commerçantes du 9e arrondissement. "Ici, c'est une rue étroite, c'est le bas Montmartre, nous montons vers Montmartre à partir de la rue des Martyrs et c'est une rue où le piéton doit être prioritaire", assure l'élue. "Le piéton doit pouvoir se mouvoir en toute sécurité sur la chaussée or ce que je constate moi en tant que mère et en tant que citoyenne, c'est qu'il y a des voitures qui passent alors qu'il y a une barrière, ou un vélo qui descend à fond de train et qui peut percuter une personne", déplore-t-elle.

Un manque d'aménagement dédié aux cyclistes

"Les cyclistes ne passent pas par gaîté de cœur dans certaines zones qui sont piétonnisées", assure Marion Soulet de Paris en Selle, l'une des principales associations de défenses du vélo à Paris qui pointe du doigt un manque d'aménagements, de voies dédiées aux cyclistes, "Ils passent souvent par manque d'alternative et parce que c'est l'itinéraire qu'ils jugent le plus sûr parfois pour arriver à leur destination (. .. ) le plus gros danger pour les piétons", précise-t-elle, "dans des rues comme celle du Martyrs, viennent plutôt des voitures".

La porte-parole de l'association qualifie au passage de "décevante" la proposition portée par la maire du 9e arrondissement qui jusque-là, plutôt bien notée par l’association. "On n'est pas contre le fait de dire qu'il faut qu'il y ait une meilleure cohabitation entre cyclistes et piétons", précise Marion Soulet mais, "il y a aussi des choses à faire dans son arrondissement pour apaiser le trafic de façon permanente et faire en sorte que, justement, il y ait cette meilleure cohabitation entre cyclistes et piétons. C'est peut-être un peu simple de taper sur le vélo !", ajoute-t-elle.

"Des piétons se sentent agressés"

Plusieurs villes ont déjà pris des mesures restrictives concernant la circulation des vélos notamment dans les rues piétonnes : Agen qui a interdit les vélos et trottinettes dans le centre-ville ou Lille ou les rues piétonnes ne sont plus compatibles depuis cet été avec l'usage des deux roues.

Christian Machu, secrétaire général de l'association 60 millions de piétons rappelle que le vélo est un véhicule. Selon lui, la solution choisie par la ville de Lille, par exemple, de mettre pied à terre dans des zones piétonnes paraît "cohérente". "C'est ce que je dis aussi à nos amis cyclistes en disant : bon ! Faire 300 mètres à pied ( .. ) franchement, ça pose aucun problème ! "

L'association 60 millions de piétons est de plus en interpellée par des internautes, "surtout les personnes âgées" qui n'osent plus marcher dans les rues piétonnes ou semi-piétonnes. "On a affaire à des cyclistes qui traversent les rues piétonnes. En fait, ils ne sont plus dans une logique de desserte, ils sont dans une logique de traverse. Et ça crée effectivement à ce moment-là, des problèmes de conflits d'usage avec les piétons ( ..) qui se sentent agressés".

Christian Machu souhaite que la réglementation soit appliquée. En l'occurrence : que les zones piétonnes soient réservées aux piétons ; que les cyclistes qui veulent rejoindre dans ces zones, leurs domiciles où des commerces, respectent une certaine allure dans leur déplacement, c’est-à-dire comme le prévoit le Code de la route : qu'ils roulent au pas.

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