À compter de ce lundi, la vitesse dans la plupart des rues de Paris est limitée à 30 km/h. Cette mesure pose de nombreuses problématiques en ce qui concerne la pollution, les nuisances sonores ainsi que la sécurité routière.
Si la mesure qui vise à réduire la vitesse dans les rues de Paris à 30 km/h est soutenue par 61% des habitants de la capitale, selon un sondage Ifop/MisterTurbo, elle fait réagir l’opposition à la Mairie et les associations d’automobilistes. Au cœur des inquiétudes de celles-ci figurent les problématiques liées à la pollution et aux nuisances sonores. De son côté, la ville de Paris vente les effets bénéfiques de sa décision tant sur la qualité de l'air que sur le bruit, ainsi que l’amélioration de la circulation et la protection des publics vulnérables sur la route comme les seniors, les piétons ou encore les cyclistes.
? Plus de sécurité, moins de nuisances sonores et meilleur partage de l'espace public : à partir du lundi 30 août, les rues de Paris passent à 30km/h. https://t.co/IsupKVAAMQ
— Paris (@Paris) August 28, 2021
Impact de la réforme sur le bruit et la pollution
En ce qui concerne la pollution de l’air, le président de l’association Respire, qui évalue la qualité de l’air au niveau national, Olivier Blond explique qu’une telle mesure aura un impact faible sur l’environnement.
"Lorsqu’un véhicule circule en dessous du régime optima (entre 50 km/h et 80 km/h environ), moins la vitesse est élevée, plus le moteur émet de pollution", explique-t-il. De son côté l’association Airparif, organisme agréé qui veille sur la qualité de l’air en Île-de-France affirme que l’impact de cette mesure sur l'air parisien ne pourra être évalué qu’après l’étude de premières modélisations.
Cependant, l’organisme assure qu’il existe deux facteurs primordiaux qui permettront d’évaluer les conséquences de cette réforme sur la qualité de l’air à Paris. Il s’agit de la fluidité du trafic et du nombre de véhicules en circulation. "Cette mesure peut conduire des automobilistes à privilégier les transports en commun ou le vélo, cela aura un impact sur la qualité de l’air" constate Antoine Trouche, ingénieur au sein de l’organisme.
Quant à la question du bruit, Olivier Blond assure que cette mesure devrait avoir un impact positif. Un constat que dresse également la Ville de Paris. En effet, sur son site, la mairie explique qu’une réduction de 20 km/h de la vitesse de la part des usagers de la route permet de diviser par deux le bruit aux abords des voies de circulation.
Impact sur la sécurité routière
Sur la problématique de la sécurité routière, l’association prévention routière explique que la limitation à 30 km/h a eu un impact bénéfique dans de nombreuses villes en limitant le nombre d’accidents de la route et en entrainant un changement de comportement des automobilistes vers une attitude plus responsable au volant. Ainsi, le responsable des études et des recherches au sein de l’association, Christophe Ramond explique que "ces dispositifs ont été mis en place dans des quartiers très accidentogènes dans lesquels on observe désormais une très forte baisse du nombre d’accidents".
À Toulouse par exemple, l’installation des « zones 30 » a permis de réduire de 40 % le nombre d’accidents de la route selon Prévention Routière. Pour justifier la mesure, La Mairie insiste également sur le fait que la réduction de la vitesse permet une meilleure cohabitation entre les usagers de la route. En ce qui concerne l’efficacité sur le long terme d’une telle mesure. Christophe Ramond apporte la nuance suivante : "D’une ville à l’autre, il existe des différences très importantes en termes de sécurité routière donc il est encore trop tôt pour tirer quelques conclusions que ce soit sur cette réforme à Paris".