En grève, des manifestants ont défilé autour de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle ce vendredi pour demander le retrait d'un plan qui prévoit des baisses de salaire pour faire face à la crise de la Covid. Un préavis de grève a été déposé pour ce week-end.
"ADP = rentabilité, faire + avec -", "Non aux suppressions des primes", peut-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants. Près de 700 personnes ont défilé dans le calme jusque devant le siège d'ADP à Roissy, perturbant momentanément l'accès à des terminaux.
Préavis de grève ce week-end et pour les départ du mois début juillet
Les manifestants répondent au préavis de grève déposé par deux syndicats d'ADP, la CGT (Confédération générale du travail) et la CFE-CGC (Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres), pour ce week-end du 18 au 20 juin. Une nouvelle mobilisation est prévue du 1er au 5 juillet, premier grand week-end de départs de l'été.
Les salariés mobilisés sont essentiellement des opérationnels mais d'autres appartiennent aux services administratifs ou d'ingénierie. "La direction nous fatigue psychologiquement et financièrement", affirme Ramesh Monsard, 44 ans dont 20 à gérer les parkings de la plateforme, sur des horaires décalés. "Ils se servent du Covid pour essorer la masse salariale. Ils veulent nous dégoûter: si on ne signe pas (l'avenant au contrat de travail, NDLR), on est dehors", abonde sa collègue Eva Leroi, 46 ans.
Une centaine de personnes était également rassemblée à l'aéroport d'Orly.
Le plan d'adaptation des contrats de travail
Le plan d'adaptation des contrats de travail (PACT) prévoit de supprimer certaines primes, comme l'indemnité kilométrique, ce qui aboutirait à des baisses de salaire allant de 4 à 8%, selon la direction. En cas de refus, le salarié s'expose à un licenciement par le biais d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Les organisations syndicales évoquent elles des baisses de revenus pouvant aller jusqu'à "un mois de salaire" et des mobilités géographiques contraintes.
La direction explique ces mesures par la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de pandémie qui a considérablement affecté l'activité du groupe, dont l'État est actionnaire majoritaire. Des mesures non justifiées pour les syndicats affirmant que le trafic aérien va reprendre.
La direction a déjà signé en décembre avec tous les syndicats représentatifs - CGT, CFE-CGC et Unsa (Union nationale des syndicats autonomes) - un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) qui prévoit 1.150 départs en 2021, dont 700 non remplacés.