Le socialiste Mathieu Hanitin et le LR Jean-François Lamour étaient les invités de Dimanche en Politique. Le premier est député du 93 et proche de Benoit Hamon. Le second est député de Paris et proche de François Fillon. Ils ont débattu ensemble du renoncement de Hollande, de Valls et de Fillon.
"Surprenante". Tel est le jugement de Mathieu Hanotin, député PS de Seine-Saint-Denis sur la campagne présidentielle.
"Décapante", ajoute Jean-François Lamour, député LR de Paris.
Les deux élus franciliens étaient les invités de "Dimanche en Politique" ce 4 décembre. Mathieu Hanotin est le directeur de campagne de Benoit Hamon, candidat à la primaire de la gauche. Jean-François Lamour est un proche de François Fillon. Il vient d'être nommé président de la commission d'investiture de son parti pour les législatives.
Il ont débattu ensemble de l'actualité politique de la semaine. Une actualité très riche.
. Le renoncement de François Hollande
Matthieu Hanotin, qui au départ souhaitait que François Hollande soit candidat à la primaire. " Je suis convaincu que le renoncement du président de la République permetra une chose: celle d'avoir un débat clair à gauche. Le choix entre deux lignes politiques. Une ligne libérale autoritaire incarnée par Manuel Valls et une ligne social démocrate que Benoit Hamon,pour moi, incarne le mieux. Ce débat ne sera pas pollué par la posture présidentielle. Ca met tout le monde sur un pied d'égalité, y compris le représentant de la ligne gouvernementale, Manuel Valls".
Jean-François Lamour: "Ce n'est pas une surprise. C'est une sorte de non-évènement. Une sorte de chronique d'une mort politique annoncée. Cela fait plusieurs mois que le président de la République s'est tiré une balle dans le pied. Il a raté sa mandature. Pour Hollande, ça a été un effondrement quasi-permanent. Il faut très vite qu'on passe à autre chose".
. La candidature Valls
Mathieu Hanotin: "Pourquoi on a une telle cassure à gauche entre les représentants de la ligne gouvernementale et ce qu'on peut qualifier de peuple de gauche ? Parce qu'il y a une forme d'usurpation. Les gens n'ont pas le sentiemnt d'avoir voté pour cela en 2012. Ce qu'attend le peuple de gauche, ce n'est pas qu'on aille mordre sur l'électorat de droite. C'est simplement qu'on leur propose une politique de gauche qu'ils n'ont pas l'impression d'avoir eue. Changer de candidat c'est fait. Maintenant reste à changer de projet. Un candidat différent avec le même projet ?Souvent les mêmes causes produisent les mêmes effets".
Jean-François Lamour :"On veut affronter un projet et bien sûr une personnalité qui a l'autorité morale nécessaire et une forme de légitimité. En ayant été le premier ministre de François Hollande, ce sera en effet très difficile pour Manule Valls de séduire des électeurs de la droite ou du centre".
.François Fillon: candidat idéal pour la gauche ?
Jean-François Lamour : " François Fillon ne va pas s'arrondir. C'est ce qui fait sa force. Il a parlé d'un projet puissant qui a séduit les électeurs et aussi ceux qui ne se sont pas rendus dans les urnes. C'est vrai que les classes populaires n'ont pas participé à ce scrutin. Mais ces classes populaires sont en attente d'un projet réellement, non pas libéral,mais réformateur. François Fillon veut changer de logiciel. On attend beaucoup de ce débat avec la gauche quand elle sera organisée mais aussi avec l'extrême-droite. On pourra expliciter notre projet sur la sécurité sociale. Les Français trancheront. On nous a dit pendant une semaine , vous allez voir le retour de bâton pour FRançois Fillon. Non seulement il n'y a pas eu de retour, mais les Français attendent un projet puissant".
Mathieu Hanotin: "Je ne sais pas si c'est le candidat idéal (...). Mais il y a une urgence face à François Fillon qui a acquis une énorme légitimité, il ne faut pas la minorer. Il faut se préparer à l'affronter sur une ligne qui ne peut être qu'une ligne clairement à gauche. Je pesne que ce sont des solutions dramatiques pour la France qui sont à rebours complet de l'évolution de nos sociétés. Ce n'est pas le modèle de société que je veux défendre".