"Meurtre au Bristol": Ian Griffin rejugé en appel pour la mort de sa compagne

Un crime ultra-violent au coeur du luxe parisien: la cour d'assises de l'Essonne se penche à partir de lundi sur le cas de Ian Griffin, un Britannique de 47 ans, rejugé en appel pour le meurtre de sa compagne, trouvée morte en 2009 dans leur chambre du palace le Bristol.

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Le 26 mai 2009, un agent de sécurité du célèbre hôtel entre dans la suite 503. Il découvre, immergé dans la baignoire, le corps de Kinga Wolf, 36 ans. Quelques heures auparavant, son compagnon Ian Griffin, avec qui elle partageait la chambre, a quitté les lieux au volant de sa Porsche, laissant sur la porte un écriteau: "ne pas déranger".

Condamné à 20 ans de réclusion en première instance, il avait fait appel.

C'est en 2008 que cet homme d'affaires bling-bling, fils de bonne famille, fait la rencontre de Kinga Wolf, séduisante jeune femme polonaise qui affiche une brillante réussite professionnelle à la tête d'une société d'exportation de légumes. Pour lui, elle quitte son mari. C'est le début d'une relation fusionnelle. Mais petit à petit, sur fond d'alcool et d'antidépresseurs, des disputes de plus en plus orageuses viennent émailler leur vie commune.

La veille des faits, un employé de l'hôtel cinq étoiles avait entendu à travers la porte une altercation au cours de laquelle un verre avait volé par la fenêtre. Le soir-même, le couple s'était également disputé dans un restaurant chic de l'avenue George V à Paris. Lorsque les enquêteurs pénètrent dans la chambre, l'état des lieux laisse penser à une scène ultra-violente: un grand désordre, de très nombreuses traces de sang sur les murs et sur le sol, meubles renversés, lustre et pied de chaise cassés, câbles électriques arrachés.

La victime a subi un calvaire: plusieurs fractures, au crâne, au nez, au larynx...Une hémorragie interne massive, un demi-litre de sang dans l'abdomen. Des contusions du pancréas. Deux petites brûlures à l'avant-bras qui pourraient bien être les traces du Taser retrouvé dans la chambre. La police lance aussitôt un mandat d'arrêt contre Ian Griffin, qui sera interpellé le 1er juin en Angleterre.

"Trou noir" 

Lors du premier procès en décembre 2014, Ian Griffin, souvent confus et imprécis, avait plaidé le "trou noir", affirmant ne pas se souvenir de la soirée. D'après lui, Kinga Wolf avait sans doute fait une surdose de médicaments. Pour expliquer les dégâts dans la chambre, il supposait qu'elle l'avait agressée et qu'il l'avait repoussée. Il affirme qu'à son réveil, il n'a pas compris tout de suite qu'elle était morte.

Mais dans son réquisitoire, l'avocat général avait balayé cette hypothèse: "Impossible de croire à cette fable de l'amnésie", avait-il lancé. Au contraire, pour lui, "l'intention homicide est évidente". "Plus de cent hématomes, 17 sur le crâne, 33 sur le thorax, vous en avez du visage jusqu'aux pieds. (...) S'il y a eu autant de traumatismes, c'est bien parce qu'il a voulu tuer", avait-il affirmé.

Dans son verdict, la cour d'assises de Paris avait reconnu Ian Griffin responsable de ses actes mais avait retenu l'altération de son discernement. Les jurés avaient notamment estimé que sa fuite et ses "tentatives pour retarder la découverte du cadavre" ainsi que ses déclarations contradictoires sur les événements établissaient sa responsabilité.

Ian Griffin, qui souffre aujourd'hui d'une grave maladie neurologique contractée en prison, encourt trente ans de réclusion. Le verdict est attendu le 11 avril.
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