Le cortège parisien, parti de la Fontaine Saint-Michel, a réuni plusieurs milliers de lycéens selon nos informations. Un autre a rassemblé plusieurs centaines de manifestants à Versailles.
Si le mouvement de s'amplifie pas - sans faiblir non plus -, les lycéens entendaient bien se faire entendre lors d'une journée "mardi noir" à l'appel de plusieurs syndicats étudiants. D'autant plus qu'ils ont été vexés de ne pas être cités une seule fois lors de l'allocution du président de la République, lundi 10 décembre.
En Île-de-France, 120 lycées étaient perturbés ce mardi, mais une minorité totalement bloquée.
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Des tensions ont éclaté en Seine-Saint-Denis. Un lycéen de 17 ans a été blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d'incidents devant un lycée de Saint-Ouen. 45 jeunes ont été interpellés dans le département.
Le ministre de l'Éducation veut temporiser
Interrogé sur la réforme du bac lors des questions à l'Assemblée, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué s'être engagé à ce que la liste des "spécialités" proposées l'an prochain dans chaque lycée en Première soient connues "avant les vacances de Noël".Une annonce censée rassurer les parents et lycéens toujours dans le flou sur plusieurs points de la réforme.
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a, elle, déploré mardi "une manipulation" menée par "l'ultragauche" et "certains députés de La France insoumise". Elle a estimé que ce mouvement touchait "un nombre restreint de lycées" mais était "extrêmement violent".
"Répression" des lycéens
Quatre organisations (le syndicat lycéen UNL, la fédération des parents d'élèves FCPE, le syndicat SNPES-FSU et le syndicat des avocats de France SAF) ont protesté mardi contre "la répression" infligée aux lycéens qui manifestent.Selon Louis Boyard, président de l'UNL, "en moins de sept jours, plus de 1.000 lycéens" ont été interpellés par les forces de l'ordre. "À Mantes-la-Jolie, les jeunes ont été filmés, humiliés, sans respect de la présomption d'innocence lors des gardes à vue", s'est indignée Laurence Roque, du SAF.
"Dans les banlieues, on est défavorisé parce que nos notes au bac n'auront pas la même valeur que ceux qui viennent des villes aisées", assure Jérôme, 17 ans, en terminale au lycée Jean-Zay d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).