Mobilisations des autocaristes, des forains, des professionnels du cirque et des VTC à Paris

Journée de manifestations dans la capitale. Inquiets pour leur survie économique les forains, les circassiens, les autocaristes et des chauffeurs de VTC se sont mobilisés ce lundi 12 octobre. Ils en appellent au gouvernement.

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Pour eux la crise du coronavairus n’est pas seulement sanitaire mais aussi économique. L’épidémie a atteint leur activité de plein fouet.
 

Nous demandons qu’on nous laisse travailler, qu’ils arrêtent d’annuler les grandes fêtes.

Louis Joubert, Forain et représentant syndical

Louis Joubert est en colère. Ce forain, habitué de la Fête des Loges et de la Foire du Trône veut travailler. Chef d’entreprise, il a acheté à crédit un nouveau manège l’an dernier. Payer les traites de son emprunt devient difficile. "Certes nous avons touché 1500 euros, mais c’est insuffisant pour vivre. Nous demandons qu’on nous laisse travailler, qu’ils arrêtent d’annuler les grandes fêtes comme la Fêtes des Loges, la Foire du Trône. Ailleurs comme à Rouen on nous parle de la jauge de 1000 personnes. Les parcs d’attractions, eux, n’ont aucune restriction, nous non. Le Puy du Fou a accueilli cet été 25 000 spectateurs, c’est scandaleux", dénonce t-il. Les forains demandent à l'État de calculer les jauges selon la surface des fêtes foraines et d'intégrer les forains dans le fonds de solidarité universel.
 
Les forains s’estiment victimes de discriminations. Louis Joubert parle même de "racisme anti-forain". "Nous voulons être traités comme les autres professions. On parle des cinémas, des théâtres, des cafés et restaurants, des commerçants. Mais on ne parle jamais de nous, on est ignoré par les pouvoirs publics.  Nous sommes 35 000 familles, on paie des impôts. Nous n’avons aucune considération", ajoute-t-il. 

Des concessions obtenues par les forains

Une soixantaine de camions et de forains se sont rassemblés Cour de Vincennes et ont été rejoints par les professionnels du cirque venus de toute la France. Eux aussi, veulent se faire entendre par le Premier ministre Jean Castex suite à l'interdiction des spectacles d'animaux sauvages dans les cirques ambulants, annoncée cette semaine par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Les forains ont été reçus par Alain Griset, délégué auprès du ministre de l'Economie à 13 heures. A l'issue de cette rencontre ils ont obtenu un report des charges sur 36 mois, une aide comprise entre 1500 et 10 000 € selon leur chiffre d'affaires. La profession réclamait par ailleurs un statut spécifique et un rattachement à un ministère de tutelle. Celui-ci devrait être défini dans les prochaines semaines. Enfin les forains seront à nouveau reçu dans quinze jours par Alain Griset. La question de la jauge devrait être étudiée dans l'intervalle.
 

Autre mouvement de colère, celle des chauffeurs de VTC

Un concert de klaxon de VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) et un blocage ont lieu ce lundi devant le ministère de l’Economie, rue de Bercy. Ils demandent des aides au gouvernement, notamment la simplification de l'accès au fonds de solidarité mis en place par l'Etat. Un mécontentement porté par Brahim Ben-Ali, le Secrétaire général de l'Intersyndicale nationale l’INV qui regroupe 1400 adhérents à travers la France . "Aujourd’hui il y a des contrôles qui sont faits au sein des entreprises de VTC et on leur demande de justifier pourquoi ils ont fait cette demande de fonds de solidarité", a t-il déclaré hier au micro de la rédaction de France 3 Ile-de-France. "On a des mesurettes. On doit se contenter de 1500 euros par mois et il faut justifier de son chiffre d'affaires de l'année dernière", a-t-il protesté, en dénonçant la "précarité sociale" de la profession de conducteur de VTC".

Un rendez-vous est prévu mercredi avec le directeur de cabinet du ministre délégué aux PME Alain Griset

Cette manifestation n’a pas fait l’unanimité parmi les chauffeurs indépendants de VTC. "Pour moi, il y a des choses plus importantes. Aucun intérêt de se mobiliser pour des choses qu’on ne pourra pas obtenir comme la baisse de la TVA, l’exonération des charges sociales. Pourquoi aller dans la rue pour cela alors qu’il y a des points plus importants et plus sensibles comme la discrimination des VTC dans les grandes agglomérations ou les coronapistes à Paris. Nous ne soutenons pas cet appel à la mobilisation", a expliqué Mickaël Cussy, fondateur du collectif VTC Rivoli et Secrétaire général FO.

Inquiétude des autocaristes

Des touristes qui ont déserté la capitale. Des écoles qui n’organisent plus de voyages scolaires… Avec le coronavirus, beaucoup d’entreprises de transports en commun sont à l’arrêt. "Du mois de mars jusqu’au 31 août, j’ai perdu 85% de mon chiffre d’affaires. Il y a des mois où je n’ai fait aucune facture", témoigne Antonio Faria, le directeur de l’entreprise Monddia France, basée dans les Yvelines. Il gère 7 autocars et 10 salariés en fonction des demandes. Egalement porte-parole du collectif des autocaristes indépendants qui compte 250 professionnels basés majoritairement en Île-de-France, il se dit très inquiet pour l’avenir économique d’un certain nombre d’entreprises.
 

On se mobilise pour notre survie

Antonio Faria, porte parole du collectif des autocaristes indépendants

"La profession est touchée de plein fouet. Plus de tourisme. L’Education nationale par exemple ne prévoit pas de sorties scolaires pour l'année prochaine, ce qui veut dire qu’au printemps 2021 nous n’aurons pas de travail. Si on n’obtient pas une aide et un prolongement des crédits, on va vers des dépôts de bilan", détaille ce représentant des autocaristes. Et de poursuivre : "On se mobilise pour notre survie. Nous avons pu bénéficier de chômage partiel pour les conducteurs.Nous demandons qu'il soit prolongé. Nous avons des crédits en cours sur nos autocars et on se bat avec les banques pour reporter les échéances de 24 mois car la crise dure". 

Les autocaristes se sont rassemblés porte Dauphine tôt ce matin puis se sont déplacés, avenue Foch. Ils seront reçus en début de soirée à Bercy ce lundi 12 octobre par le chef de cabinet du ministre de l'Economie, Alain Griset.








 
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