L’ex-LREM ne fera pas de concessions lors du second tour. Cédric Villani sera candidat indépendant dans le XIVe. Il affirme ce lundi avoir rejeté un poste d’adjoint à la mairie. Dans l'entourage de la Maire on salut un choix "respectable" mais qui risque de "ne pas porter ses fruits".
A moins de 24 heures du dépôt des listes pour le second tour, Cédric Villani a pris sa décision. Il avancera seul, refusant toute alliance avec l’équipe d’Anne Hidalgo, tout comme avec celle d’Agnès Buzyn. C’est donc en candidat indépendant qu’il se présentera dans le XIVe arrondissement. Une décision "longuement mûrie et irrévocable irrevocable" confie le mathématicien dans les colonnes du Parisien ce lundi. L’ancien marcheur dit avoir été approché par les deux autres candidates à la mairie de Paris, mais aucune des deux listes ne lui a donné de "garanties suffisantes" quant à une action indépendante.
Un poste d’adjoint à la mairie refusé
Si Cédric Villani ne dévoile pas la teneur de ses échanges avec Agnès Buzyn, évoquant tout au plus "un certain flottement", il dit avoir reçu une offre pour un poste d'adjoint à la mairie de Paris du côté d’Anne Hidalgo. "On lui a proposé un poste d’adjoint pas le poste de maire adjoint, précise Jean-Louis Missika, directeur de campagne de Anne Hidalgo, qui a participé aux tractations. Les discussions ont commencé jeudi et samedi on a senti que ça ne déboucherait pas". Parmi les points de blocage, le nombre de sièges réclamé par Cédric Villani pour son équipe, jugés "irréaliste" par l’entourage de la maire sortante. L’ex-marcheur réconnaît des "négociations sincères" mais insiste surtout sur le fait de ne pas avoir reçu "assez de garanties pour une action indépendante, ni pour une rupture avec le mandat des six dernières années". Finalement c'est ce désir d'indépendance qui aura poussé le député de l'Essonne de se présenter dans le seul arrondissement dans lequel il avait dépassé le seuil de maintien de 10% pour le second tour. Tous les autres membres de son équipe ont été éliminés lors du vote le 15 mars dernier."Quand on veut être indépendant il faut avoir de la force, or il ne peut se présenter que dans un seul arrondissement. Je ne suis pas sûr que c'est une stratégie qui va porter ses fruits ", estime Jean-Louis Missika, qui reconnaît que "son choix est respectable" et qu’il "était difficile".
L’équipe de Villani partagée
Un choix difficile de l’aveux même de Cédric Villani. "A la fin, j'ai choisi l'option la plus difficile. Celle qui offrira le moins de postes à mes équipes, mais celle qui nous permettra de continuer à affirmer nos convictions avec la volonté farouche de rassembler les deux rives du progressisme et de l'écologie. Choisir l'une ou l'autre des listes aurait trahi cette conviction. Mon élection au Conseil de Paris aurait été garantie, certes, mais la liberté n'a pas de prix, j'en sais quelque chose…", a-t-il admis.Mais sa décision de ne pas céder au jeu des alliances n’a pas été comprise par l’ensemble de son équipe. Sur les 19 anciens candidats à la mairie de Paris sur sa liste, "Le nouveau Paris", seuls deux on réagit. Le candidat à la mairie du Ve, Mao Peninou, a repris une citation de Cédric Villani dans un tweet.
continuer à affirmer nos convictions avec la volonté farouche de rassembler les deux rives du progressisme et de l’écologie. @VillaniParis @VillaniCedric https://t.co/l2PSuA3U3C
— mao peninou (@maopeninou) June 1, 2020
De son côté, Pierre Henri, candidat dans le Xe "réprouve" le refus d’alliance. Pour lui "le mode de scrutin municipal exige des alliances".
Le mode de scrutin municipal exige des alliances. Le refus de @VillaniCedric de mener à son terme les négociations avec PEC, l’idee de laisser les arrondissements passer des accords techniques notamment avec LREM Paris sont des orientations que je reprouve.#Municipales2020
— Pierre Henry (@pierrehenry75) June 1, 2020
Le député de l’Essonne aura désormais une lourde tâche à accomplir dans le XIVe arrondissement dans trois semaines. Le 15 mars dernier, il s’était qualifié quatrième avec 12,09% des voix, loin derrière la maire sortante PS, Carine Petit (32,85%), la candidate LR Marie-Claire Carrere-Gee (20,44 %) et le candidat LREM Éric Aziere (15,67%).