Deux ans après l'incendie de Notre-Dame de Paris, les chapelles Saint-Ferdinand et Notre-Dame de Guadalupe ont servi d'expérimentation pour entreprendre la restauration des 24 autres que compte la cathédrale. Sous les couches de saleté, les restaurateurs y ont trouvé des joyaux extraordinaires.
Depuis 2 ans, tous les efforts des compagnons se sont portés sur la sécurisation de Notre-Dame, toujours sous le coup d’un arrêté de péril imminent. Pourtant, à l’intérieur de la cathédrale, deux chapelles tests ont été nettoyées pour déterminer un protocole de rénovation pour les 24 autres que compte l’édifice.
Depuis de nombreuses années, une épaisseur de crasse due aux cierges et aux poussières naturelles s’est déposée sur les murs. Cette crasse a protégé les parois de la contamination au plomb provoqué par l’incendie. Ainsi, après nettoyage, les peintures sont réapparues de manière spectaculaire.
C’est notamment le travail de Marie Parant, restauratrice de peintures murales. C’est elle et son équipe qui ont d’abord nettoyé avec une solution tensio-active les murs de la chapelle St Ferdinand (que l’on peut reconnaitre grâce aux initiales « SF » qui ornent ses murs). Il a fallu ensuite passer au masticage - comprenez boucher les trous et gommer l’enduit avec une éponge. Enfin redonner ses couleurs d’origine au décor.
Dans les chapelles où Viollet-le-Duc avait imaginé un décor avec des peintures, le résultat de la rénovation est époustouflant. Sous les voutes, le décor bleu étoilé semble être neuf tellement ses couleurs sont éclatantes.
Si ce travail de rénovation nécessite une touche artistique, Marie Parant rappelle que les restaurateurs ne sont pas la pour repeindre : "Nous ne sommes pas des créateurs, ni des réparateurs. On est là pour restaurer. Ce qui nous intéresse et nous guide c’est le respect de l’original."
Des trésors cachés
Dans l’autre chapelle test, qui ne comportait pas de peintures murales mais des pierres nues, on a retrouvé un trésor oublié de la cathédrale.
En s’approchant des voutes, les spécialistes ont fait apparaître des traces de peintures dorées en forme de « Lys Royal ». Une décoration oubliée – même Viollet-le-Duc ne les avait pas décelée dans sa documentation de la cathédrale.
C’est un des aspects positifs de cette rénovation. Elle va permettre aux chercheurs de redécouvrir des trésors cachés de Notre-Dame.