Entre 17h et 18h, heure à partir de laquelle entre en vigueur le couvre-feu, c'est la dernière ligne droite pour certains, le temps de faire les  courses rapidement en rentrant du travail dans des transports en communs remplis.

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Depuis le samedi 16 janvier, le couvre-feu mis en place par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a été rallongé. De 18h à 6h du matin, il est désormais interdit de sortir de chez soi, sauf pour des motifs particuliers (motifs professionnels, raisons impérieuses…). Il est par exemple impossible de faire ses courses après que 18h ait sonné. Les supermarchés ont ordre de fermer.

Nous avons fait l’expérience pour vous ce mardi, quatrième jour de couvre-feu allongé, et recueilli les témoignages de passants dans le XVème arrondissement à Paris, durant cette dernière heure avant le couvre-feu.

 

Des journées "speed"

Il est 17h. Il reste une heure fatidique. Partons du quartier de Boucicaut et rendons-nous à la Motte-Picquet-Grenelle. Nous prenons pour cela la ligne 8 du métro (reliant Balard à Créteil), l'une des plus fréquentées de la capitale, en direction de Créteil. Il n’y a pas beaucoup de monde, tant à quai que dans le train. Les wagons se remplissent cependant au fur et à mesure des stations sans vraiment que beaucoup de passagers ne descendent. Une fois arrivés à destination, nous sortons en direction de la rue du Commerce.

A cette heure, les parisiens se pressent de rentrer chez eux pour ne pas courir le risque de prendre une amende. "Ce couvre-feu à 18h est vraiment très embêtant. On ne sait plus comment s’organiser au niveau du travail et de nos vies. En fin de journée, on a juste le temps de faire les dernières courses, après on est enfermé. Les journées sont speed", explique un passant avant de se diriger vers un supermarché pour faire ses courses.

 

Brassage dans les transports

Plus l’heure avance, plus les files d’attente s’allongent devant les magasins, les transports sont pleins, les passants marchent de plus en plus vite. Il est 17h30. "J’avais 'l’effet apéro' du temps du couvre-feu à 20h. Maintenant ce n’est plus possible. Du coup, j’essaye d’adapter comme je peux mes horaires de travail pour avoir la possibilité de marcher quelques minutes et prendre l’air, sinon je ne vois plus la lumière du jour", nous explique une jeune fille, rentrant chez elle, estimant que "les gens prennent les transports en commun en même temps et surtout dans les magasins puisqu’on se retrouve tous à faire les courses au même moment".

"Je fais à la fois du présentiel, et du télétravail quand je dois rentrer. Les gens sont parfois dans des conditions de 'privation de liberté', ce qui aggrave potentiellement les crises interfamiliales", précise un autre, tentant de relativiser et trouver un point positif à cette mesure de l'exécutif. "Le couvre-feu a au moins le mérite de nous faire rentrer chez nous plus tôt, pour profiter d’une soirée peut-être plus calme".

Alors que certains se pressent à faire leurs courses, d'autres vont chercher rapidement leurs enfants à l'école, dans les crèches ou chez les nounous. De la porte d'un immeuble une femme sort précipitament avec une poussette et un enfant de trois ans accroché au manteaux: "Depuis lundi c'est un marathon le soir. Je sors du travail à 17h pour récupérer les enfants chez la nounou. D'habitude je vais les chercher vers 18h30 / 19h. Dans les transports les rames sont beaucoup plus remplies. Je ne suis pas certaine que ça soit une bonne solution pour éviter la propagation du virus. Mais avec le couvre-feu tout doit être fait plus tôt. Au travail la quantité de dossiers à traiter n'a pas changé, du coup le soir je dois finir de travailler après avoir mis les enfants au lit. C'est exténuant", témoigne cette commerciale de 38 ans. 

Il est 17h50. Revenons sur nos pas. Prenons cette fois la ligne 6 puis la 12, afin de nous rendre à Convention. Le métro est plein. Nous parvenons à arriver à destination sans laisser passer un métro. Une fois sortis, nous voyons les derniers passants se précipiter vers les grandes surfaces pour faire leurs courses avant que ne sonne 18h et que tous les commerces ne ferment. Certaines personnes n’hésitent pas à courir. Le même spectacle que celui de la Motte-Picquet s’offre à nous : des sacs de courses pleins et des files d’attente qui s’allongent pour tenter d’acheter du pain avant de rentrer.

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